En vert et Captation

Shelter Bay – Colon – Panama

 

Descente aux enfers par la face ouest : l’Amérique Centrale. C’est la fin de la boucle Pacifique, les portes des écluses de Panama ouvertes il y a 4 ans sont closes. Avant de reprendre les routes Atlantique, le passage sans escale du Chiapas à Panama est l’occasion de dresser un bilan sans concession des marches de l’Empire.

 

 

 

Peten – Guatemala, Chiapas – Mexique, il y a toujours quelqu’un encore plus au Sud, encore plus pauvre, à exploiter.  Le Guatemala, épicentre de la culture Maya qui s’épanouissait dans la jungle, reste le pays des pôvres indiens auxquels les pillards successifs ne laissent aucune chance. Cortes en arrivant n’a eu qu’à ramasser les miettes dorées des royaumes sur le déclin. Il installe un système foncier où dominent les colons et où les indiens sont asservis. Ce système va perdurer jusqu’au 21ème siècle. Après la seconde guerre mondiale, la United Fruit Company prend la main sur la structure de pouvoir, adoubée par la CIA. Lorsqu’une rébellion marxiste éclate sous la forme d’une guérilla, la guerre civile prend une forme unilatérale : les gauchistes mal armés contre des professionnels formés et financés par les “programmes d’aides USA”. C’est un carnage : plus de 150 000 personnes tuées et 40 000 disparues. Les USA justifient cette intervention par la nécessité d’écraser la menace communiste et éviter le risque de contamination du Mexique.

Aujourd’hui, la frontière est le territoire des Zetas, cartel Mexicain qui utilise les terres du Guatemala pour faire transiter la coke de Colombie vers le Mexique, recrute les anciens militaires formés par les USA pour son armée et s’est diversifié dans les activités d’enlèvements et d’extorsions en particulier des migrants d’Amérique centrale, d’Asie centrale ou d’Afrique tentés par le passage vers l’Amérique et considérés comme une marchandise d’une valeur d’une centaine de dollars.

Tristes, tristes Amériques.

 

Jungle

 

 

Le Salvador, toujours en recovery depuis les escadrons de la mort et la fin des guerres civiles présente également quelques pitreries d’histoire récente. Dans les années 80, les campesinos plus quelques prêtres, étudiants et syndicats de travailleurs ont l’outrecuidance de réclamer une réforme agraire. Les possédants -environ 2% de la population- investissent dans des milices d’extrême droite financées et armées par les USA toujours sous le prétexte de combattre les insurgés communistes. Ces milices, au top de la communication par l’exemple, déchargent les cadavres des disparus et les têtes tranchées sur le bord de la route pour de simples leçons d’instruction civique. Les insurgés ne sont pas en reste et se financent par les enlèvements et le racket. A l’issue, le pays est un véritable charnier : sur 5 millions d’habitants, 750 000 morts, 1 million de réfugiés et 1 million de sans-abris.

Aujourd’hui, tout ce beau monde s’est calmé. Le gouvernement tente d’enrayer la corruption sous surveillance de l’ONU et diverses ONG, de redresser l’économie et d’agir en faveur de l’environnement. C’est sans compter l’action des Maras (MS 13 ou Salvatrucha), gangs transfrontaliers que l’on retrouve tant au Salvador qu’au Honduras, ultra violents et puissants souvent constitués des fils des guérilleros « communistes», qui continuent à terroriser la population, servent de vivier de recrutement aux armées privées des cartels mexicains, organisent le trafic dans les prisons américaines et recyclent les stocks d’armes des USA (pas moins de 250000 grenades M67 livrées au Salvador avant le cesser le feu, on les trouve au marché noir pour quelques centaines de dollars pièce, les Narcos en sont friands).

Ces combattants se moquent bien du Che ou de toute doctrine socialiste, il s’agit juste de survie, d’argent et de pouvoir, de mafia capitaliste et d’insurrection criminelle. Bienvenue au 21ème siècle !

Le Salvador, Sauve qui peut.

 

 

 

Le Honduras est le premier pays formellement qualifié de république bananière. Loin de l’idée d’un pays qui tente d’assoir sa croissance sur une économie agraire, la réalité traduit l’ingérence des compagnies fruitières américaines dans la vie économique et politique. L’image évoque également une corruption rampante et un folklore de conflits d’opérette avec les voisins : rétrocession de la Côte des Moustiques par le Nicaragua et Guerre du Football avec le Salvador (1969) – la crise née de la présence d’immigrés illégaux Salvadoriens s’étant brutalement exacerbée lors de l’élimination des sélections de la Coupe du Monde de Foot.

Dans les années 80, les USA utilisent le Honduras comme plate-forme de coordination pour la guerre clandestine contre le gouvernement sandiniste au Nicaragua et les mouvements de gauche au Salvador ou au Guatemala.

 

En 2008, le président en place tente de se dégager de l’emprise Américaine en adhérant à l’Alliance Bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) créée par Chavez et Castro. De plus il appelle à la création d’une nouvelle constitution d’inspiration progressiste. En 2009, il est renversé par un coup d’Etat militaire. Cette action est condamnée par de nombreux pays, l’ONU et dans un premier temps Obama. Mais le Département d’Etat refuse de qualifier l’opération de « coup d’Etat militaire » ce qui aurait conduit les USA à interrompre le « programme d’aide ». Le gouvernement putschiste resta donc de facto en place jusqu’à la tenue d’élections remportées par la droite faisant de la fraude électorale un mode de consultation habituel.

 

En 2017, le scrutin présidentiel est entaché de sérieux indices de fraude. Malgré des rapports accablants, et avec la bénédiction des USA, le président sortant est réélu après adaptation de la constitution qui limitait la présidence à un mandat unique, cette contrainte ridicule n’existe plus.

Enfin, le Honduras fait partie des 8 pays qui ont soutenu les USA à l’ONU dans leur décision de déménager l’ambassade de Tel Aviv à Jérusalem…

Teguci / Tegucigal / Tegucigal Pas !!

 

 

 

Quelques miles nautiques plus Sud, le Nicaragua : au début des années 80, le dictateur Somoza est renversé par les rebelles Sandinistes, soutenus plutôt de près que de loin par Moscou. Pour Reagan alors président, après le fiasco du Vietnam qui a vu les Communistes s’installer en Asie puis au Cambodge, après le bourbier de l’Afghanistan appuyé par les Russes, les tentations gauchistes en Afrique -Mozambique, Angola-, tous les moyens sont bons pour lutter contre le “terrorisme” communiste.

Les Contras -contrerévolutionnaires- groupes d’extrême-droite locaux sont prêts à faire le boulot. Suffit de les armer et de les financer. Le Congrès Américain (dans un moment d’égarement) interdit le versement direct d’« aides humanitaires » aux militaires dont les officiers constituent le plus gros des brigades de la mort. Il faut faire un trois bandes, la CIA a l’idée géniale d’utiliser l’argent de la dope : les consommateurs de drogue américains (n’oublions pas que les présidents américains depuis Nixon ont été réélu sur la promesse de guerre à la drogue) financeront indirectement les Contras via les Cartels.

Le schéma est simple. Les cartels mexicains vendent aux mafias implantées aux USA, se font payer en armes (facile aux USA – le plus grand producteur de Kalachnikov au monde, si, si) qu’ils refourguent aux producteurs. La demande de poudre impossible à rassasier inonde la jungle d’armes qui dans les décennies suivantes vont alimenter les guerres de cartels.

Tout simplement brillant !

Quadruple objectif atteint ; 1 – supprimer la menace communiste, 2 – financer secrètement une guerre extraterritoriale, 3 – soutenir le business local US des armes, 4 – contrôler une partie de la population indésirable des USA en suscitant l’explosion de la consommation de crack dans les communautés blacks, puis une pénalisation différentielle crack (20 ans de prison pour 5 grammes) versus cocaïne (20 ans de prison pour 500 grammes) alors qu’il s’agit du même produit, juste un peu moins raffiné…

“Malheureusement”, tout a une fin et en 1988, après 60 000 morts, les Sandinistes et les Contras signent un cessez le feu. Le Nicaragua reste communiste. Jusqu’à récemment, c’était le pays d’Amérique centrale qui présentait le plus faible ratio de violence et la meilleure croissance en partenariat avec la Chine….

 

Panama City – Derrière les gratte-ciels vides, les bidons-villes

 

 

Le Costa Rica c’est un peu la Suisse de l’Amérique Centrale : un îlot de prospérité et de calme et totalement eco-conscious. C’est en tout cas comme ça que le présentent les prospectus des agences de voyages. Sus aux mythes :

1. Si le Costa Rica jouit d’un environnement de forêt primaire alors que partout ailleurs la jungle a été saccagée, ce n’est pas dû à la décision récente (1994) de déclarer 15% de la surface totale en parcs nationaux. C’est en grande partie parce que le pays est resté très peu peuplé pendant très longtemps, les populations vivant sur les franges côtières insalubres et évitant la jungle maléfique.

2. La bonne réputation du Costa Rica repose sur la promotion de l’éco-tourisme, qui justifie son prix élevé par l’organisation de la rareté et la communion avec une nature “préservée”, réservée à une clientèle aisée. C’est le syndrome Galapagos. Il constitue la ressource principale du pays qui ne dispose pas de matières premières et dont l’économie ne peut dépendre de la fluctuation des cours de la banane ou du café.

3. Si le Costa Rica se présente comme intensément pacifiste -l’armée est interdite dans la constitution de 1949-, c’est le résultat d’une opportunité politique. Le président en place ne pouvant s’assurer le plein support de l’armée l’a purement éliminée. Là encore, stratégie d’opportunité à l’œuvre : préserver sa neutralité tout en bénéficiant du soutien financier des USA d’autant plus facilement accordé que c’est le seul pays d’Amérique Centrale qui n’ait pas cédé à la tentation communiste. Un président charismatique et fin stratège l’a neutralisée tout en défendant un programme de progrès social. Ceci n’exclut pas une forte corruption a tous les étages.

4. L’image de havre de paix s’exprime de plus en plus derrière les barbelés des marinas ou resorts privés américains car la prospérité n’a pas bénéficié à tous les Ticos et les problèmes de sécurité sont omniprésents en grande partie liés à la diffusion du crack.

Lo siento Amigos, c’est plus facile de parler du magnifique quetzal, du tapir ou du cougar.

 

Dernière écluse de Gatun, entrée sur l’Atlantique

 

 

Enfin, Panama : pays de contraste, riche des revenus du canal (quelle blague, 5% du PIB pour le canal, contre 75% aux « services », restons pudiques), pauvre de sa corruption endémique, une population de sang-mêlés où les peuples premiers côtoient les descendants d’esclaves abandonnés. Le contraste est flagrant entre la brillante Panama City côté Pacifique et la no-go zone de Colon côté Caraïbes. Inutile de s’appesantir sur le pays, sous contrôle direct de l’empire US depuis 1903 [province de la Colombie, le Panama a “spontanément” déclaré son indépendance en octobre, s’est vu reconnaître par les USA – Roosevelt – en novembre et attribué à ces derniers l’intégralité des droits sur un éventuel canal en décembre], pseudo-indépendance avec la rétrocession du canal en 1999, on peut voir Panama comme une première barricade sur le “limes” cher aux Romains.

 

Mini mart et mini skirt, tout est petit dans notre vie… – Canal de Panama

 

 

Synthèse… “America first”

  1. Les lieux

Dans le Pacifique Sud déjà, les comportements prédateurs nous avaient surpris, le recours au troc, munitions et alcools forts contre poisson, était trop caricatural pour être recevable, passons.

Au Japon ensuite, nous avions tiqués, Nagasaki, la seconde bombe, un test grandeur nature juste pour s’assurer que le plutonium offre une bien meilleure performance que l’uranium, les destructions, les morts, aucune importance, des sous-hommes.

En Colombie Britannique, Washington (l’Ouest Canadien n’est que peu différent des US), la symphonie du Nouveau Monde tourne à l’aigre, primo-occupants impitoyablement éliminés, surexploitation des ressources naturelles, racisme anti Chinois, anti Noir, dope. La Californie, libérale, rempart à l’obscurantisme ambiant perd ses atours – une fumisterie – et dévoile un gigantesque laboratoire où s’élaborent les concepts et techniques d’asservissement de masse, d’aujourd’hui et de demain ; destruction avancée de l’environnement, armées de sans-grades invisibles, le contrat social est laminé, les rapports entre individus sont d’une brutalité rare.

De l’autre côté du non-mur, la main d’œuvre à prix coutant, les usines d’assemblage, la production maraichère sous licence, les jeux de taxes de l’Alena qui drainent la valeur ajoutée dans les (non-existants) paradis fiscaux, parcs à retraités et médecine bon marché, rendre impossible la construction d’un état souverain et autonome, fût-ce au prix de centaines de milliers de vies. Les Mexicains n’ont pas encore baissé la tête, heureusement.

La Méso-Amérique, royaume des républiques bananières selon l’expression consacrée, républiques indépendantes normalisées à coup de narcodollars et de charniers, la peur du communiste est si forte, si bien entretenue. “Il n’est Dieu ni sauveur suprême” est incompatible avec le billet vert estampillé “In God We Trust”, les communismes égalitaires sont indissolubles dans le dollar tout comme dans l’Islam… on comprend mieux certaines alliances objectives.

 

  1. Les méthodes

Rien n’est laissé au hasard à commencer par le travail de l’image projetée – d’importance stratégique –  déconstruction de la réalité remplacée par les mythes (gentils cowboys, GI sauveurs du monde libre, pays d’immigration, terre de liberté). Sous tendant le travail de l’image, la puissance industrielle crée des besoins artificiels dans une course à l’échalotte sans fin et s’appuie sur un ordre économique taillé sur mesure : contrôle de la monnaie de référence, extraterritorialité des règles. Les désaccords sont arbitrés rapidement selon la technique éprouvée du conflit préventif (officiel ou en sous-main) juste renvoi d’ascenseur aux militaro-industriels.

L’instantanéité prime – ce qui compte, c’est ce qui marche. La valorisation immédiate des ressources est prioritaire sur leur développement, que ce soit en matière de ressources naturelles (la surexploitation est la norme au détriment du renouvelable), en matière d’allocation de capital (priorité aux rachats d’actions sur l’investissement afin de faire monter les cours) ou en matière d’économie de la connaissance (prédation des cerveaux sino-indiens afin de maintenir une importante production de brevets).

Les règles d’organisation de la cité ne s’appuient pas sur un corpus ex-ante découlant de principes fondamentaux (les bons vieux liberté, égalité, fraternité par exemple)  mais sont définies/adaptées selon des besoins obéissant au premier principe du “moi d’abord”, la doctrine se chargeant, souvent au prix de contorsions abominables, de construire une apparente cohérence; ainsi invente-t-on, sans rire, la notion de guerre propre puis de guerre juste, quel individu sain d’esprit peut, les entrailles à l’air, se sentir propre et juste? ainsi justifie-t-on, au vu des indemnités d’assurance, l’abominable équivalence 1 américain blanc = 10 américains noirs = 1000 pakis; ainsi explique-t-on aux femmes, mielleux, qu’elles doivent être protégées des prédateurs, abandonnér leur individualité en échange de la sécurité; ainsi tourne-t-on en ridicule les environnementalistes au motif que ce n’est pas prouvable donc cela n’existe pas; ainsi autorise-t-on l’enseignement du créationnisme au mépris de toute démarche scientifique…stop!!! de quoi devenir dingue, de quoi prendre un flingue….

Les dynamiques à l’œuvre conduisent à une redéfinition unilatérale de l’intégralité des modes de fonctionnement de la société, laquelle société a connu un essor incroyable, se retrouve dotée d’une puissance sans égale à ce jour et expérimente, pour la première fois de sa courte existence, une forme d’omnipotence.

 

  1. Les options

Pour la majorité des grandes sociétés connues à ce jour, l’objectif affiché (certes pas toujours atteint) et fédérateur consiste en l’amélioration des conditions de vie pour le plus grand nombre ; vision humaniste floue qui laissa et laisse encore place à négociation, avec ses crises, dérives totalitaires, esclavagistes mais montre une étonnante résilience depuis Nabuchodonosor.

La société américaine pose à l’inverse non plus un objectif mais une possibilité ‘mesurable’ d’amélioration individuelle pour les acteurs contributeurs. Les autres, ces boulets, sont de-facto exclus, déchus de leur humanité. Le constat est accablant. Dans ce modèle, l’humanité n’est plus une caractéristique intrinsèque mais un attribut de l’appartenance à un groupe. La porte s’ouvre grande aux vieux démons. Subtil, l’argumentaire est déjà rodé : il ne s’agit pas de nuire aux exclus, juste de permettre aux contributeurs de toucher les bénéfices de leurs actions – le transhumanisme n’est, vous en conviendrez, pas accessible à tous, juste aux élus, les autres, dans les réserves…

Ce n’est probablement pas par hasard que se développe, au mépris du socle de valeurs communes à l’humanité, une expérimentation de cette nature. Force est de supposer qu’un schéma directeur est à l’œuvre. La définition d’une identité “heureuse” débarquée du Mayflower, la prééminence de population WASP (acronyme de White Anglo Saxon Protestant mais également guêpe…) dans les instances dirigeantes, la mise sous tutelle des minorités, sont autant de signaux faibles des problèmes à venir.

Noyau dur suprémaciste à l’œuvre – théorie de la conspiration –  ou bien évolution cancéreuse d’une société singulière – approche biologique – peu importe bien que la question mérite d’être posée ; le potentiel est là de mettre la planète à feu et à sang.

 

Stéphanie / Christophe

North West Point – Providenciales – Turks & Caicos – 23 mai 2018

The fun side of the wall

Murales – Puerto Vallerta

 

Hasta luego Mexico! Hasta pronto!

Fin de la trilogie Pacifique Nord-Américaine avec une balade de 4 mois au-dessous du volcan, d’Ensenada (quelques kilomètres au sud de Tijuana), à Huatulco (entrée du golfe de Tehuantepec et du Chiapas) en passant par la mer de Cortez, l’occasion de vérifier la maxime édictée il y a 100 ans par le dictateur Porfirio Diaz : « Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si proche des Etats Unis ».

Le contraste entre l’accueil, la gentillesse des habitants, la bienveillance, la simplicité des rapports et l’extrême violence lisible dans la nature des faits divers, les statistiques -plus de 24 000 homicides en 2017, soit 69 par jour, troisième pays le plus dangereux pour les journalistes après la Syrie et l’Afghanistan -, la contreculture -narcororridos, ballades à la gloire des narcos trafiquants et culte de Santa Muerte privilégié par les pauvres, les délinquants et les junkies- et la haine du Yanki est déroutant. Ceci rend la résilience des habitants à la relation de domination perverse entretenue par les Etats Unis d’autant plus attachante.

Mexique : PIB 1000 milliards de $ – tourisme 160 milliards de $ – drogue 40 milliards de $ : inutile de dire que tout est fait pour que les soubresauts insurrectionnels découlant du trafic de dope avec les US n’affectent pas la vache à lait touristique, le sujet n’existe pas. Le parti pris de ce billet est de fournir une introduction, juste quelques éléments, bien sûr, au détriment des sites incas, bien sûr au détriment des photos d’enfants joyeux, bien sûr au détriment de la vie de tous les jours dans un pays magnifique qui s’enfonce doucement dans la douleur….

 

Vierge au Cactus – Noel à La Paz – Baja California Sur

 

Entre le Mexique et le riche et encombrant voisin : 3200 kilomètres de frontière qui mettent du « bon » coté les territoires « volés » au Mexique à la fin du 19ème siècle : Texas, Arizona, Nouveau Mexique et Californie. Les conséquences de ce front indéfendable (Nixon s’y essaya sans succès) sont des liens démographiques, économiques et capitalistiques inextricables : 1 million d’Américains vivent au Mexique et les migrants mexicains aux US – 12 millions de personnes – envoient au pays 30 milliards d’USD de remittance annuels, les « maquiladoras » implantés grâce aux capitaux américains produisent des biens à faible valeur ajoutée (automobile, électronique…) exportés à 80% vers les Etats Unis et les flux issus du narcotrafic (drogues, armes, et blanchiment d’argent) bénéficient aux deux côtés de la frontière finançant la Silicon Valley.

La lutte contre l’immigration clandestine et le narcotrafic parait être une obsession par les Etats Unis alors que la lutte contre la pauvreté et la corruption est privilégiée par le Mexique soupçonné d’être un Narco Etat.

L’accord de libre-échange (ALENA ou NAFTA) signé en 1994 entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique a placé ce dernier au 15ème rang du classement des PIB mondiaux. Cette prospérité très sensible aux fluctuations de l’économie américaine a fait émerger une classe urbaine moyenne bien éduquée mais a accru les inégalités et a contribué à maintenir la moitié de la population de 130 millions d’habitants, sous le seuil de pauvreté en raison de la corruption systématique et des mesures d’austérité imposées par le FMI et la Banque Mondiale.

L’intérêt des américains pour le narcotrafic, business illicite mais deuxième plus important après celui de l’or noir a favorisé le développement des activités illégales. Le NAFTA est aussi surnommé NAFDA : North America Free Drug Agreement (le D remplace le T de Trade). Il signe la connivence entre l’économie légale et illégale. Le trafic croissant de marchandises permet de masquer la « libre » circulation de la drogue sous toute ses formes (marijuana, héroïne, cocaïne, et récemment meth et fentanyl…).

La demande insatiable du marché américain, initialement morphine pour les soldats pendant la seconde guerre mondiale après que l’approvisionnement par la Turquie ait été stoppé, en passant par la fumette des années hippies, le hype récréatif de la poudre et des smileys des années 80’ et 90’, les cailloux (crack) anti blacks, jusqu’aux antidouleurs responsables de l’épidémie d’overdoses, a stimulé l’inventivité marketing et d’approvisionnement des Narcos Mexicains.

Le double jeu des Etats Unis est encore plus apparent, si on observe les flux financiers. La guerre à la drogue lancée par Nixon et argument électoral sans cesse repris par ses successeurs est la guerre la plus longue -plus de 40 ans- jamais livrée par les Américains. Dans les années 70 puis 80, tous les moyens sont bons pour lutter contre le “terrorisme” communiste en Amérique Centrale. Les consommateurs de drogue américains financent directement ou arment les groupes d’extrême droite pour écraser les rebellions via les cartels. Aujourd’hui les guérillas communistes sont sous contrôle, mais le trafic de drogue constitue après le krach financier de 2008 la seule source de liquidités injectée dans tous les secteurs de l’économie, finance, immobilier, start-up, énergie, politique, armes, sécurité, Police, Tribunaux, prisons…

Ainsi, il apparait que ce n’est pas la drogue cause de nombreux décès des 2 côtés de la frontière qui justifie la guerre, mais plutôt la menace d’insurrection portée par la fragmentation des cartels ainsi que le maintien d’une prohibition génératrice de revenus exceptionnels.

 

 

Los Gatos – Mer de Cortez

 

Non sanctionnés à 95%, les actes de corruption perturbent tout le fonctionnement des institutions et de l’activité économique au détriment des plus précaires. Dans la vie de tous les jours, ils sont exercés par les petits et moyens fonctionnaires sur les citoyens ordinaires pour l’accès aux services de base, hôpitaux, écoles, police… et engendrent un cercle vicieux : la perte de confiance dans les institutions justifie le peu de dénonciation d’activités criminelles, ce qui motive les organisations terroristes à agir en toute impunité.  Au niveau politique, ils concernent la manipulation des institutions, des règles et des lois dans l’allocation des ressources et des financements pour l’accroissement de richesse, de pouvoir ou de statut individuel et agissent comme amplificateur. Les fonctions déficientes de l’autorité civile ou de l’Etat de droit sont progressivement infiltrés puis assumés ou non par les organisations criminelles.

La démocratie semble le régime le plus apte à empêcher la corruption à l’inverse des régimes autocratiques, l’exception étant Singapour (!). Ce n’est pas le cas des démocraties défaillantes. Au Mexique la corruption est érigée en mode de vie dans le cadre d’une « dictature parfaite » – Mario Vargas Llosa, une « dictamolle » tellement bien « camouflée qu’elle ne semble ne pas en être une, une tyrannie invisible qui adoptera la forme extérieure d’une démocratie » doctrine du PRI – Parti Révolutionnaire Institutionnel- dans le cadre de ses relations avec les médias. Le progrès relatif dans l’histoire du PRI qui a exercé le pouvoir pendant 70 ans, est d’avoir remplacé la désignation directe du Président par son successeur par la fraude électorale.

Le poids des rackets de toute nature dans le budget des foyers mexicains est estimé à 33 % de leurs revenus freinant la consommation et l’investissement. La trilogie pauvreté, corruption, violence (couts de la prévention, répression, poursuites judiciaires…) ont coûté au pays environ de 34 % de son PIB en 2014.

Cette situation prive le pays d’un développement normal. Enfin, des études statistiques (Institute for Economics & Peace) montrent la corrélation entre les indices de corruption et de paix. La dégradation du score de corruption qui place le Mexique en 135e/180 positions dans le classement mondial est concomitante avec l’augmentation de la violence et la privation de libertés.

 

Depuis la genèse du narcotrafic suscitée par les Etats-Unis, le gouvernement s’est accommodé de l’influence des Narcos, fermant les yeux sur le trafic, en échange du soutien lors des opérations contre les ennemis politiques du PRI. Un cartel monopolistique, celui de Sinaloa pour ne pas le nommer, régule correctement les flux et se comporte en acteur responsable.

Avec l’éviction, inattendue, du PRI entre 2000 et 2012 (2 mandats successifs de partis alternatifs avec « Fox Cola » et Calderon), les nouveaux gouvernants suivent les conseils de leur puissant voisin et, à leur tour, déclarent la guerre à la drogue : le monopole est éclaté, en résulte rapidement une grappe métastasique d’au moins une dizaine de cartels, amplifiant les rapports de force ; les Narcos sont contraints de se battre pour retrouver des complices parmi les fonctionnaires en grande partie remplacés, opération qui a parallèlement perturbé le ruissellement de l’argent de la corruption. Afin de pallier un faible soutien populaire, Calderon pactise avec certains cartels et militarise le conflit, l’Etat prend une position stratégique dans la compétition entre cartels attisé la lutte de pouvoir, résultant en une multiplication des « plazzas » et des routes.

Dans un contexte de violence exacerbée, le PRI a été réélu en 2012 car jugé capable de négocier et de s’entendre avec les cartels et ainsi diminuer la violence. A l’expiration du mandat de Pena Nieto, le bilan est un échec total.

 

 

Catarina – Huatulco

 

Pendant la période Calderon, un groupe d’élite de l’armée ayant compris qu’il y avait moyen de gagner beaucoup plus d’argent que d’émarger au contingent a formé son propre cartel. Très bien organisés et entrainés par la CIA, ils ont commencé à mener des actions d’une extrême violence : extorsions, enlèvements, décapitations, pendaisons… publiées sur internet. Entrepreneurs psychotiques, terroristes -ils tuent des civils-, seigneurs de guerre -ils se battent pour des territoires ou des parts de marché-, ils ont infiltré tous les secteurs de l’économie, des médias à l’industrie et jusqu’au détournement des flux de l’industrie pétrolière pourtant nationalisée. Animés d’aucun fanatisme religieux, motivés par aucun agenda politique, avec l’argent pour seul mobile, les Zetas ont fait basculer « la guerre contre la drogue » vers « la guerre de la drogue » menaçant par leur activité insurrectionnelle l’équilibre voulu par les Etats Unis. Leur grand compétiteur, Cartel Jalisco Nueva Generación – CJNG – est l’étoile montante de la clique,

En exploitant par le chantage le sentiment d’infériorité, d’injustice, de colère ou de frustration des plus pauvres et la convoitise sans fin des nantis, les 7 cartels ont réussi à fragmenter la société désormais menacée de guerre civile et ont développé le potentiel d’une force de rupture en Amérique Latine -Guatemala, Salvador, Honduras- et par tache d’huile en Afrique de l’ouest -Nigéria, Guinée Bissau- irriguée par les flux de la drogue à destination de l’Europe.

Les cartels représentent un cas d’école de croissance capitalistique – typique de la Harvard Business Review – compétition, croissance interne et externe, intégration verticale (de l’approvisionnement au consommateur final), diversification (racket, enlèvement, immobilier, finance) et surtout globalisation en cours. Il serait tellement plus simple de revenir à un simple problème criminel cantonné au Mexique, mais dans le contexte d’élections en cours et de polarisation envenimée par Trump, la situation parait irréversible.

 

 

Credit Marco Melgrati – Illustrateur Italien vivant à Mexico
(compte Instagram : https://www.instagram.com/m_melgrati/)

 

En complément pour les curieux deux albums photo :

Baja California, des cactus et des hommes:

https://photos.app.goo.gl/OkXXHADiPuEijr7J2

 

Murales :

https://photos.app.goo.gl/PTXtiAVhUe0hBCjC3

 

Stéphanie / Christophe

Shelter Bay – Panama Atlantique – 13 avril 2018

 

GAFA 1 – Flower Power 0

Il n’y a pas d’été indien en British Columbia ! cap au Sud.
A l’avant des premières dépressions hivernales, Yo ! a franchit sous Code 0 le Golden Gate fin septembre.

Le Golden Gate, icone de San Francisco, de couleur originale « International Orange » intensément visible dans le brouillard -plus de 100 jours par an-  ferme la baie de San Francisco sur le Pacifique depuis 1937. Emprunté par plus de 100 000 véhicules par jour, le ruban d’acier de 1300m relie Sausalito au nord, à la ville et ses 48 collines, puis à la Silicon Valley qui concentre le Googleplex, l’anneau de l’Apple Park, le MPK20 en référence aux 2 milliards d’utilisateurs de Facebook et le campus de l’université de Stanford. Des géants du web identifiés sous l’acronyme GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), seul Amazon s’est exilé à Seattle où le siège côtoie celui de Microsoft.

 

Dès sa fondation à la fin du 18ème siècle, San Francisco, dernière ville frontière, est réputée pour sa tolérance. On est loin du pont Mirabeau et de sa pale mélancolie existentielle, même si le Golden Gate, est un haut lieu de suicide -on pourrait remonter les protections, mais pourquoi faire ?-, il demeure un symbole de liberté, d’espoir et de nouvelles opportunités qu’il suffit de créer et de faire financer.

 

Ville phœnix, elle renait perpétuellement de ses cendres. D’abord celles du grand incendie de 1906 en raison duquel il n’existe pas de bâtiments anciens, puis traversant les crises migratoires, militaires, économiques et financières successives, elle n’en finit pas de se réinventer allant jusqu’à concevoir un mode de vie virtuel qui s’est imposé brutalement au reste du monde.

 

Bay bridge entre le Business Center Distict et Oakland / Berkley

 

De Jack London à Jack Kerouac s’échelonnent tour à tour, la ruée vers l’or, la fondation des jeans Levi Strauss & co, la flotte Pacifique,  l’implantation du centre financier et bancaire de la côte Ouest, la Beat generation, le psychédélisme et le summer of love. De l’utopie de partage et de mise à disposition gratuite de la connaissance nait Internet. Puis avec Bill, Steve, Larry, et les autres, les hippies ont muté yuppies. C’était il y a trente ans. Aujourd’hui, geeks ou nerds vivent de/avec la « sharing economy » permettant à tout particulier de devenir prestataire de service (néo-prolétaire ndlr 😊) en utilisant une App sur son smartphone ;  Airbnb, Uber sont les plus connus.

Nombre de gens déménagent en Californie parce que c’est un endroit où l’on peut refaire sa vie (dans la fiction, au cinéma mais aussi dans la réalité). San Francisco était réputé comme haut lieu de la contre-culture et d’émancipation des minorités en particulier homosexuelles. En signant la « refuge ordinance » en 1989 qui établit le refus de collaboration avec les autorités fédérales pour la lutte contre les étrangers en situation irrégulière, elle se pose en ville sanctuaire pour les sans-papiers.

 

Tout ça, c’était avant.

Avant le Sida, avant  le 11 septembre, avant la crise des subprimes de 2008, avant que la capitalisation du carré du GAFA pèse plus lourd que celle du CAC40, avant que Facebook, Twitter ou Netflix n’ait hacké la diffusion de l’information et ne nivelle la culture, avant que le champion du monde de Go n’ait été battu par Google Deepmind, avant que les NATU (Netflix, AirBnb, Tesla, Uber) ne promeuve l’économie disruptive qui n’a plus rien à voir avec l’économie du partage mais qui appuyée sur une plante forme internet, sans actif, transfère le risque des actionnaires vers l’individu tout en lui fournissant un complément de revenu –complément à quoi ?-, avant que les Techs Bros ne pensent qu’ils vont changer le monde à coup de start up…

Avant…

 

Alcatraz : “Eat or be eaten – Beat or be beaten – Strike or be stricken –
Run for your life before it eats you alive”. Iggy Pop

 

Aujourd’hui, près de 7 millions de personnes vivent dans la baie et San Francisco est devenue la ville la plus chère des Etats Unis devant New York. L’encadrement des loyers n’en finit pas d’alimenter des effets pervers tels qu’un loyer moyen de 3000 $ pour un deux pièces, largement compensé par les revenus générés par le Airbnb business, né à SF, troisième destination touristique des US.

Même si les « Painted ladies » (maisons victoriennes en bois) font encore bonne figure, San Francisco a perdu son âme. L’esprit contestataire pour autant qu’il existe encore, a migré. Le quartier de Haight-Ashbury qui a vu l’émergence du mouvement Flower Power et celui de Castro où paradaient les « Boys » sont glauques et décrépis. Mission se boboïse et le Fisherman’s warf est un attrape gogo. Le Siège de Twitter installé South Market a fait se concentrer les sans-abris à Tenderloin à quelques pas du BCD ou du Saint Francis sur Union Square.

En relatif à la population totale, San Francisco, ville à haute concentration de milliardaires, recense plus de sans-abris que New York et moins que Los Angeles, Seattle ou Wahington DC. Mais la densité accroit la visibilité de cette population -la station du métro Powell street comparable à celle d’Opéra à Paris est un refuge de fait- dont les caractéristiques sont : un quart constitué de sans-abris permanents contre moins de 10 % dans les autres villes US, 40% présentent des troubles mentaux et 40% présentent des addictions à l’alcool ou la drogue. Enfin, malgré un budget annuel de 1.2 milliard de dollars, aucune amélioration de la situation n’est constatée.

 

And she said “We are all prisoners here, of our own device”… Welcome to the Hotel California

 

Pour les curieux quelques albums photo de balade en Californie du Nord / Nevada :

Les cités du désastre San Francisco et Las Vegas :

https://photos.app.goo.gl/VJPM0yxSeiaBRhTd2

Le parc du Yosemite :

https://photos.app.goo.gl/KY1ReY5NyMh5Gau63

La Vallée de la mort :

https://photos.app.goo.gl/L45sIUg47T5DyiRa2

 

 

Pour les aficionados, un point de vue engagé:

 

Comme un caillou dans la chaussure cause une gêne, rien de douloureux, juste un faisceau de signaux faibles captés, de-ci de-là, au gré des deux mois passés sur la côte Ouest des USA. Rien d’avéré, rien de solide mais comme une impression fugace que cela ne tourne pas rond. Envie ou devoir de partager au risque de paraître stupide, naïf, paranoïaque et dans ce cas, quoi/comment partager ?

Nous avons suivi depuis trois ans la montée en puissance de Donald, les premiers pas dans l’arène des primaires Républicaine éliminant les Ted Cruz, Marco Rubio et consorts, la partie de poker aboutissant à la prise de contrôle de la Maison Blanche et bientôt un an d’exercice…

Qualifié d’accident, de mascarade, de pitre, etc  chaque faux pas apparent est toujours plus clivant, entrainant indignation – « honte à notre président » disent les uns – ou support  – « enfin un qui tient ses promesses » disent les autres- et plusieurs fois, la crainte de la guerre civile nous a été mentionnée. Les étrangers suggèrent qu’il s’agit d’un problème interne aux USA et se gardent bien d’intervenir espérant un renversement de tendance à moyen terme.

Le caillou dans la chaussure prend peu à peu de la consistance. Et si tout cela dépassait le cadre de Donald stricto sensu, et si pour paraphraser John Connally « c’est notre président, mais c’est votre problème », et si les processus à l’œuvre étaient bien plus profonds, et si on assistait à une prise de contrôle de l’ensemble de l’appareil gouvernemental par une clique de méta-barons, et si les élections passées avaient été la dernière opportunité des mâles, blancs, chrétiens, conservateurs de prendre le pouvoir avant que les dynamiques démographiques ne s’emballent.

 

Autant de faits avérés, autant de symptômes de l’émergence d’une dictature :

  • culte de la personnalité <=> L’art du deal »
  • infaillibilité du leader <=> nombre de participants à la cérémonie d’inauguration
  • déni de réalité <=> réalités alternatives
  • atteinte à la liberté de l’information <=> discrédit des agences, exclusion de CNN, BBC, New York Times etc des briefings de la Maison Blanche
  • atteinte à la liberté d’opinion <=> les joueurs de la NFL de doivent pas s’agenouiller pour protester contre le racisme
  • collusion des trois pouvoirs <=> l’exécutif donne des instructions à la justice et au législatif, interférence dans les élections législatives, sénatoriales
  • élimination des contre-pouvoirs par modification des circuits décisionnels <=> remplacement patron FBI, agence parallèle EPA
  • impunité des acteurs <=> saga Russe
  • retrait des accords multilatéraux <=> COP21, ONU migrants, traité TransPacifique
  • non-respect des engagements passés <=> Jérusalem
  • pratique du chantage <=> relocalisation forcée d’entreprise, menace nucléaire (transgressive) à l’encontre de la Corée du Nord
  • volonté isolement / paranoïa <=> mur avec Mexique,
  • captation des flux financiers pour enrichissement du groupe <=> réforme fiscale, prise en charge par l’état du patrimoine privé (Mar del Lago, etc…)
  • mainmise de la famille sur les affaires <=> Ivanka, Jared, etc…
  • interventionnisme économique <=> relance charbon, XXL pipeline, défiscalisation des bénéfices des sociétés
  • interventionnisme militaire unilatéral <=> bombardement Syrie
  • racisme <=> Charlottesville  etc…
  • désignation de bouc-émissaires <=> Musulmans terroristes, Mexicains violeurs

 

D’une dictature dites-vous, m’enfin, que voulez-vous dire ?

 

Typiquement, un dictateur est :

  • un aventurier (qui souvent s’appuie sur les militaires) – pas Donald
  • le gestionnaire désigné d’une situation de crise (temporaire) – pas Donald
  • un individu légitiment mis en place pour favoriser une transformation radicale de la société – peut-être Donald ?

 

Le caillou dans la chaussure prend une autre dimension, de quelle transformation radicale de la société peut-il s’agir ?

Nous pensons qu’il est question d’une captation radicale des connaissances (gain majeur d’espérance de vie – transhumanisme) au profit d’une catégorie restreinte de la population (WASP de haut niveau de vie majoritairement) qui manipule les inconscients/frustrations du reste de la population à son profit.

Les contraintes sur les ressources vitales, la nouvelle donne économique, la célèbre IA (Intelligence Artificielle)  montrent que l’individu commun (de par son ethnicité, ses croyances, ses déviances, son absence de compétences ou pire encore de capital) n’a plus grande valeur ajoutée pour le système qui s’organise pour s’en passer, voire le rejeter dans les limbes d’une vie assistée.

Inenvisageable à l’échelle de 8 milliards d’individu, 150, 200 ans voire plus d’espérance de vie sont désormais accessibles à ceux qui en ont les moyens, il en est alors fini des concepts fumeux tels l’égalité, le partage, la compassion, la démocratie etc…. s’agit-il là d’une transformation suffisamment radicale de la société ?

 

And the show must go on….

 

 

 

Stéphanie / Christophe

Puerto Escondido – Baja California Sur – Mexico – 10 décembre 2017 et rafales à 57 nœuds !