Ha Kuna Matata

001 mola

Depuis trois jours, « Yo! » est amarré à la Marina de Shelter Bay à l’entrée Atlantique du canal de Panama sur la rive Ouest.

En face de Colon et du port de Commerce de Cristobal, au bord de la jungle, cette marina a été créée sur le site d’une ancienne base militaire américaine utilisée pour la formation des GI’s et abandonnée après la rétrocession par les Etats Unis en 1999 du canal à la République de Panama.

Ici, la moitié des équipages patientent le temps de résolution des formalités administratives de passage du canal et préparent la trans-pacifique. Les autres sont venus faire une pause logistique avant de retourner écumer les 365 iles de l’archipel des San Blas.

 

Personne ne parle jamais de la traversée de la mer des Caraïbes pourtant certains tourdumondistes considèrent qu’elle constitue un des passages les plus difficiles. Cul de sac de l’Atlantique, cette mer presque fermée amplifie la résonnance des vagues sur le plateau continental sud-américain et les alizés asséchés par l’arc des Antilles se renforcent sur le promontoire désertique de Guarija en Colombie et la péninsule de Paraguana au Venezuela qui encadrent le lac Maracaibo.

En conséquence, il faut naviguer à au moins une centaine de miles des côtes. Cette décision est d’autant plus justifiée par la menace de piraterie au large de Caracas. C’est donc tous feux éteints sous spi tangonné que nous avons contourné les ennuis potentiels, humains et nautiques – il y avait de grosses vagues – débordé le Venez, longé la Colombie, avant d’être survolés à l’entrée dans les eaux Panaméennes par un hélicoptère et un avion de reconnaissance. Quelques heures plus tard, de nuit, deux avions passaient à basse altitude tous feux éteints. Et oui, parfois des paquets bien emballés s’abiment en mer…

 

Apres 8 jours de mer, le 14 mars, nous mouillions à West Hollandes Cays dans le royaume du Kuna Yala, ou Archipel des San Blas, paradis d’ilots plantés de cocotiers protégés par des récifs et peuplés par les indiens Kuna.

Cette région autonome du Panama dont la population s’élève à 50 000 (500 000 avant que les Européens ne débarquent) dispose d’une constitution spécifique qui l’isole totalement du reste du pays. Une seule piste goudronnée depuis 2009 permet d’acheminer les touristes vers les villages surpeuplés situés sur les iles les plus proches du continent telle Carti Island où sont venu embarquer Alan et Claire qui nous ont accompagnés dans l’exploration de l’archipel.

Plus on s’éloigne de la côte et plus les îlots sont déserts. Les habitants pêchent et circulent en cayucos (pirogues taillées dans des troncs d’arbres) plus ou moins motorisés.

L’économie repose sur l’exportation vers la Colombie des noix de cocos (30 millions par an). La terre n’appartient à personne mais chaque cocotier est la propriété d’un indien. Il est donc considéré comme une offense de ramasser les noix de coco, même tombées à terre.

Une ressource complémentaire est apportée par la vente de molas aux touristes (tissus brodés traditionnels).

L’isolement de cette région est accru par le Darien Gap. Une route relie l’Alaska à la pointe de la Terre de Feu, gigantesque trans-Américaine, hormis les derniers 150 km qui n’existent pas, dans la région du Darien à la pointe est du Panama, à la frontière de la Colombie, zone de trafic de cocaïne et buffer des FARC.

 

Dans un style inhabituel, nous vous présentons ci-après un mini reportage photo chez les Kunas, les passionnés d’Ethnologie se débrouilleront pour trouver des informations détaillées sur les us et coutumes, parfois surprenants, de la peuplade.

 

Prochaine étape : accouplé aux Panamax.

 

Avec nos meilleures pensées, Santé et Sobriété,

Stéphanie / Christophe

Shelter Bay Marina – Colon – Panama

31 mars 2014

www.yodyssey.com

 


002 mola

Mola. Les broderies sur plusieurs épaisseurs de tissus reprennent des motifs traditionnels, animaux ou dessins géométriques.

 

003 Yo! San Blas

Yo ! dans l’archipel des San Blas. 7000 miles depuis Canet, tout va bien à bord.

 

004 Yo! men

Yo ! men.

 

01 Carti island

 

02 carti island

Carti islands, parmi les plus peuplés et les plus actives de l’archipel, point d’entrée des touristes par la route.

 

03 lemon cayes

Lemon Cays

04 Recif

Isolé de la pleine mer par une barrière de corail.

 

05 W Hollandes Cayes

West Hollandes Cays.

06 San Blas playa

La gestion des déchets, un gros problème de l’archipel.

 

07 Coco banderos sunset

Night life à Coco Banderos Cays.

 

08 pirogue

 

09 pirogue

Pêcheurs à Coco Bandero Cays.

 

10 El Diablo

Village El Diablo. Les habitants refusent le mode de vie traditionnel. De nombreuses antennes paraboliques sont posées sur le toit des maisons. L’électricité est fournie par une usine bruyante. Mais l’aqueduc est en panne, ce qui impose d’aller chercher de l’eau en pirogue en amont de la rivière sur le continent.

 

11 El Diablo

Les voiles sont fabriquées dans les drapeaux des partis politiques.

 

12 mangrove

 

13 mangrove & palm trees

Le continent est bordé de mangrove, ce qui offre des environnements de mouillage exceptionnels.

 

14 Rio El Diablo

 

21 Rio El Diablo

Rio El Diablo. Il y a des crocodiles, mais qui ne sortent que la nuit !!

 

15 pirogue

Rio El Diablo. Jour de lessive et remorquage de pirogue.

 

 

16 El Diablo cemetery

El Diablo. Cimetière.

 

17 Ananas sauvage Rive du rio El Diablo. Ananas sauvage.

 

18 jungle

Rive du rio El Diablo. Jungle.

 

19 pirogue

 

20 pirogue

Rio El Diablo. Corvée d’eau.

 

22 Esnasdup

Esnasdup

23 Vivanneau

Vivaneaux au fond d’un cayuco.

24 East Lemon cayes

Le kuna qui habite sur cette ile artificielle possède un téléphone portable. Les navigateurs sont invités à s’arrêter pour lui permettre de le recharger.