Malice au Kiwiland

00 C'est grand la montagne

Fin avril, fin de l’été Austral, Pam semble être le dernier cyclone de la période dans l’hémisphère Sud, la saison cyclonique s’achève. La raison principale de notre si longue escale en Nouvelle Zélande s’éloigne. 5 mois chez les Kiwis, dont 3 semaines de navigation, 3 000 km sur les routes de l’Ile du Sud, près de 300 km à pieds sac à dos et 3 semaines de contacts intenses avec l’industrie nautique locale dans le cadre du refit du bateau ont permis de nous forger une idée solide du pays et de la société.

Au bilan, une collection d’excellents moments, la confirmation que nous préférons l’expérience nomade en bateau plutôt qu’en Camping-car et l’impression mitigée de s’être faits rouler par la formidable compétence marketing locale : c’est beau, c’est vert, c’est nature mais en vrai, c’est beau, c’est vert, c’est l’enfer… pour ceux qui ne sont pas du sérail. Les curieux trouveront après le reportage photo quelques éléments de détail qui préciseront nos déconvenues, l’autre côté du miroir. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la colonisation du Pacifique par la France s’avère, en comparaison de la manière US ou Gibi, d’une haute teneur morale et d’un profond respect des droits élémentaires des peuples « éduqués », nous continuerons à porter haut le pavillon national.

Il est temps de quitter le périmètre de l’influence Anglo-Saxonne et la connexion Afrique du Sud, Australie, Nouvelle Zélande où fleurent bon conservatisme et racisme – le Kiwi est un Néo-Zélandais non Maori ; nombre de nos voisins de ponton restent dans le terrain de jeu de la Couronne et  s’élancent vers les Fidji, les Samoa et Vanuatu pour du « Charity work » (à bord de voiliers luxueux on croit rêver)…

Pour nous, le « Go West » est terminé, nous entamons le périple dans les terres du milieu. Apres nous être continument éloignés, nous  allons nous attacher à réduire lentement la distance à la Base, direction Singapour à travers une myriade d’îles : la Nouvelle Calédonie, les Louisiades, puis l’Indonésie par le dédale du détroit de Torres. Un nouveau voyage pour un nouveau monde : le plus exotique des Territoires Français d’Outre-mer, le pays des Papous et l’Asie du Sud-Est, 18 000 îles, le plus grand pays Musulman du monde étalé sur une distance allant de Londres à Téhéran et autant de diversité culturelle.

Selamat tinggal ! Sampai jumpa lagi !


Quelques lieux magiques visités par l’équipage et abondamment décrits dans les pages qui suivent

Quelques lieux magiques visités par l’équipage et abondamment décrits dans les pages qui suivent



ILE DU NORD

BAIE DES ILES

C’est le bassin de croisière préféré des voileux d’Auckland. Les mouillages sont surpeuplés entre Noel et le Jour de l’an. Le reste du temps, comme un semblant de Bretagne.

Motuarohia

Moturohia

Urupukapuka

Urupukapuka

0d Tane Moana 2

Tane Moana. Un des seuls Kauris restant de l’ile du Nord : environ 3 mètres de diamètre, plus de 1000 années d’âge. Tous les autres ont été arrachés et ont servis à la construction de San Francisco, d’Auckland ou de la Navy. Environment friendly ? Depuis le Rainbow warrior certainly… Et vous reprendriez bien une petite chasse à la baleine ? La chasse aux cétacés redevient économiquement rentable, le gouvernement s’y intéresse, un problème : le peuple n’est pas d’accord, mais d’ici cinq ans….

 AUCKLAND

Auckland, un quart de la population, poumon économique du pays.Le quartier des affaires (BCD) est situé à juste derrière le port commercial et les réservoirs de gasoil. Les nouveaux quartiers ont été construits autour du port dédié à la coupe de l’America, puis aux supers-yachts depuis que l’aiguière d’argent est repartie aux US. Le grand stade des All Blacks est à Wellington, la capitale « culturelle ».

Auckland – Skyline.

Auckland – Skyline.

Auckland – city of sails.

Auckland – city of sails. 3 marinas autour de la baie d’Auckland dont Westhaven (3000 places). L’essentiel des places est cependant occupé par des bateaux à moteur qui sortent pour des week-ends de pêche dans la baie.

Auckland – The Needle en habit du soir pour Noel.

Auckland – The Needle en habit du soir pour Noel. Le monument caractéristique d’Auckland, 328 mètres, loin derrière Brurj Khalifa à Dubaï ou la Kingdom Tower de Djeddah encore en construction. Au sommet un bar, un restaurant panoramique 360°, et une terrasse qui permet de faire du Bungy (saut à l’élastique), activité inventée en Nouvelle Zélande.

Les vignobles de Waiheke (ile située en face d’Auckland).

Les vignobles de Waiheke (ile située en face d’Auckland). Beaucoup de vin blanc et quelques pinot noir. Les régions les plus réputées sont Marlborough, Blenheim et Central Otago. Des vins jeunes, qui manquent un peu de soleil et souvent de maturité, le coût du capital est perçu comme  trop important pour laisser vieillir

 TONGARIRO

  Centre volcanique de l’île du Nord.. un haut lieu de tourisme.

Lande dans le parc national du Tongariro au centre de l’ile du Nord.

Lande dans le parc national du Tongariro au centre de l’ile du Nord.

Giacometti de lave.

Giacometti de lave.

 

Le cône parfait du mont Ngauruhoe, un mont sacré pour les Maoris qui apparait toujours couvert de nuages dans les représentations officielles. C’est aussi le mont Doom dans lequel Frodon va jeter l’anneau maléfique dans le film de Peter Jackson.

Le cône parfait du mont Ngauruhoe, un mont sacré pour les Maoris qui apparait toujours couvert de nuages dans les représentations officielles. C’est aussi le mont Doom dans lequel Frodon va jeter l’anneau maléfique dans le film de Peter Jackson.

 

Emerald lakes.

Emerald lakes. La couleur turquoise est due aux émanations de souffre. L’eau est hautement corrosive.

The Red Crater, témoin de l’éruption de 1949 et 1954.

The Red Crater, témoin de l’éruption de 1949 et 1954.

 

Le mont Ruapehu encore couvert de nuage en décembre. Ses pentes concentrent les stations de ski de l’île du Nord.

Le mont Ruapehu encore couvert de nuage en décembre. Ses pentes concentrent les stations de ski de l’île du Nord.

  

Un jour sans….

Un jour sans….

 

… un jour avec.

… un jour avec.

Arbre magique sur la route de Rotorua, ville Maori, nom vernaculaire des Polynésiens en Nouvelle Zélande dite Aotearoa – le pays du long nuage blanc. Arrivés à partir du 13ème siècle de l’archipel de la Société (Raiatéa et Bora probablement), les Maoris  étaient environ 120 000 au moment du premier contact avec l’homme blanc – Pakeha – fin 18ème siècle et zoup…. tout juste 40 000 fin 19ème. Négation culturelle, exclusion, isolement des autres peuples Polynésiens, spoliation, abâtardissement, les Maori d’antan ne sont plus qu’un lointain mythe pour attraper les touristes. Les processus de sélection ont par contre permis de produire les meilleurs joueurs de rugby du monde…

Arbre magique sur la route de Rotorua, ville Maori, nom vernaculaire des Polynésiens en Nouvelle Zélande dite Aotearoa – le pays du long nuage blanc.
Arrivés à partir du 13ème siècle de l’archipel de la Société (Raiatéa et Bora probablement), les Maoris  étaient environ 120 000 au moment du premier contact avec l’homme blanc – Pakeha – fin 18ème siècle et zoup…. tout juste 40 000 fin 19ème. Négation culturelle, exclusion, isolement des autres peuples Polynésiens, spoliation, abâtardissement, les Maori d’antan ne sont plus qu’un lointain mythe pour attraper les touristes. Les processus de sélection ont par contre permis de produire les meilleurs joueurs de rugby du monde…


ILE DU SUD

 

GOLDORACK

Un van à faire rêver les accros pour explorer l’Ile du Sud pendant 3 semaines. Pas tout à fait « flower power »  mais quand même..

Un van à faire rêver les accros pour explorer l’Ile du Sud pendant 3 semaines. Pas tout à fait « flower power »  mais quand même..

La cuisine, un jour sans sandflies [mouches des sables]  (jusqu’à 200 à l’intérieur du van, ce qui nous a valu de lever l’ancre et de quitter le mouillage fissa), et sans tremblement de terre (Wilberforce le 6 janvier 2015 le long de la faille alpine : « oh ! si ce n’est pas quelqu’un en train de secouer le van, ce doit être le vent qui se lève en début de journée ! »)   

La cuisine, un jour sans sandflies [mouches des sables]  (jusqu’à 200 à l’intérieur du van, ce qui nous a valu de lever l’ancre et de quitter le mouillage fissa), et sans tremblement de terre (Wilberforce le 6 janvier 2015 le long de la faille alpine : « oh ! si ce n’est pas quelqu’un en train de secouer le van, ce doit être le vent qui se lève en début de journée ! »)

Hokitika – au bord de la mer de Tasmanie sur la côte Ouest. Centre de l’artisanat de Jade, et tellement de bois flotté…

Hokitika – au bord de la mer de Tasmanie sur la côte Ouest.
Centre de l’artisanat de Jade, et tellement de bois flotté…

LE MONT COOK

Le lac Tekapo, la chaine des Alpes du Sud avec son point culminant : le mont Cook.

Le lac Tekapo, la chaine des Alpes du Sud avec son point culminant : le mont Cook.

Fox Glacier. Il est avec le glacier Franz Joseph une attraction majeure de l’Ile du Sud. Jusqu’il y a 5 ans on pouvait aller marcher sur le glacier. C’est désormais impossible. Il a tellement reculé et devenu instable qu’on ne peut y faire des excursions qu’en hélicoptère, alors que le bureau de la conservation du site nie le principe même de réchauffement climatique. De 8h matin à 18h, le ballet est incessant, à coup de 350NZD par 1/2h. Vous avez dit : « Bilan carbone ? » 

Fox Glacier.
Il est avec le glacier Franz Joseph une attraction majeure de l’Ile du Sud. Jusqu’il y a 5 ans on pouvait aller marcher sur le glacier. C’est désormais impossible. Il a tellement reculé et devenu instable qu’on ne peut y faire des excursions qu’en hélicoptère, alors que le bureau de la conservation du site nie le principe même de réchauffement climatique. De 8h matin à 18h, le ballet est incessant, à coup de 350NZD par 1/2h. Vous avez dit : « Bilan carbone ? »

 

Un autre lac…

Un autre lac…

 

Fox glacier. Regardez-bien, dans 10 ans, de la gadoue….

Fox glacier.
Regardez-bien, dans 10 ans, de la gadoue….

 

FJORDLAND NATIONAL PARK – KEPLER TRACK

Le Kepler Track, 4 jours de marche dans le parc du Fjordland. Montée dans la « lush tropical forest » ou « podocarp forest », traversée d’éboulis, une très jolie crête, et redescente sur Te-Anau à travers les prairies de Tussock. Le top : le cri du kiwi la nuit aux fonds des bois… 

Beech Forest

Beech Forest

LA crête le 17 janvier 2015 (l’équivalent du 17 juillet). 1200 mètres d’altitude. Par grand vent, les trampers sont à 4 pattes…

LA crête le 17 janvier 2015 (l’équivalent du 17 juillet). 1200 mètres d’altitude. Par grand vent, les trampers sont à 4 pattes…

Kéa, kéa, où es-tu ? Le Kéa est une sorte  de perroquet vert endémique vivant en altitude, en voie de disparition bien sur…

Kéa, kéa, où es-tu ? Le Kéa est une sorte de perroquet vert endémique vivant en altitude, en voie de disparition bien sur…

Les Monts Kepler, le lendemain.

Les Monts Kepler, le lendemain. Le Fjordland, 300 jours pour 7 mètres de pluie par an. Certains jours, sur le Milford track (« 8ème merveille du monde » dixit la campagne marketing et booké plus d’un an à l’avance), les trampers sont récupérés en hélicoptère : sur le sentier ils ont de l’eau jusqu’à la taille.

FAREWELL SAND SPIT

A l’extrême pointe Nord-Ouest de l’ile du Sud, une immense langue de sable, qui se referme sur Goden Bay, sorte de Côte d’Azur locale et haut lieu de culture hippie. Deux semaines plus tard, un troupeau de plus de 200 Globicéphales est venu s’échouer perturbé par la faible profondeur et la marée.

A l’extrême pointe Nord-Ouest de l’ile du Sud, une immense langue de sable, qui se referme sur Goden Bay, sorte de Côte d’Azur locale et haut lieu de culture hippie. Deux semaines plus tard, un troupeau de plus de 200 Globicéphales est venu s’échouer perturbé par la faible profondeur et la marée.

Dunes des 40° Sud.

Dunes des 40° Sud.

Côte Ouest

Côte Ouest

 

KAIKOURA

Côte Est

Côte Est

Mimétisme.

Mimétisme.

KAHURANGI NATIONAL PARK – HEAPHY TRACK

Le Heaphy Track, 4 jours de marche 80 km, à travers la forêt et la lande pour rejoindre la mer de Tasmanie. Totalement désert, trop pentu pour l’élevage.

Le Heaphy Track, 4 jours de marche 80 km, à travers la forêt et la lande pour rejoindre la mer de Tasmanie. Totalement désert, trop pentu pour l’élevage.

Escargot géant carnivore. Espèce en voie de disparition, comme les kiwis…. Surement à cause des Possums (plus de 40 millions), introduit par les colons européens pour l’industrie de la fourrure, puis relachés apres l’effondrement du cours en 1987. Ce n’est pas pourtant faute d’essayer de les exterminer en déversant des tonnes de 1080 en granules ou par épandage. L’impact sur la qualité du sol, des sources, la pousse des jeunes arbres est nié. Tout comme la raison économique de réduire la tuberculose bovine qui empêche l’exportation de viande alors qu’un marché vient d’être signé avec la Chine.  

Escargot géant carnivore. Espèce en voie de disparition, comme les kiwis…. Surement à cause des Possums (plus de 40 millions), introduit par les colons européens pour l’industrie de la fourrure, puis relachés apres l’effondrement du cours en 1987. Ce n’est pas pourtant faute d’essayer de les exterminer en déversant des tonnes de 1080 en granules ou par épandage. L’impact sur la qualité du sol, des sources, la pousse des jeunes arbres est nié. Tout comme la raison économique de réduire la tuberculose bovine qui empêche l’exportation de viande alors qu’un marché vient d’être signé avec la Chine.

L’estuaire de la rivière Heaphy. Pour emprunter la dernière portion du trek, vérifier l’horaire des marées et les conditions de la mer.

L’estuaire de la rivière Heaphy. Pour emprunter la dernière portion du trek, vérifier l’horaire des marées et les conditions de la mer.

BYE BYE NZ

Nous on préfère la Java… On se tire.

Nous on préfère la Java… On se tire.

Il est temps de faire des choses stupides encore plus vite et avec encore plus d’énergie,…

Il est temps de faire des choses stupides encore plus vite et avec encore plus d’énergie,…

 

… de reprendre des activités de marins et de faire fonctionner les outils acquis localement : Si le caillou est mouillé : il pleut – s’il se balance : il y a du vent – s’il est chaud : il y du soleil – s’il est froid : c’est couvert – s’il est blanc : il neige – s’il est bleu : c’est glacial – s’il est parti : OURAGAN.

… de reprendre des activités de marins et de faire fonctionner les outils acquis localement :
Si le caillou est mouillé : il pleut – s’il se balance : il y a du vent – s’il est chaud : il y du soleil – s’il est froid : c’est couvert – s’il est blanc : il neige – s’il est bleu : c’est glacial – s’il est parti : OURAGAN.

….euh ?

….euh ?


MALICE AU KIWILAND

La renommée mondiale de la Nouvelle Zélande repose sur l’image d’un pays libre, bon marché, créatif et protecteur de l’environnement, véhiculé par l’équipe des All Blacks –les anciens guerriers maoris-, la victoire de la Coupe de l’América en 2000 par l’équipe «  Emirates-Team New Zealand » menée par  Sir Peter Blake et la trilogie du Seigneur des Anneaux de JR Tolkien filmé par Peter Jackson. Nous étions impatients de profiter de l’été Austral pour découvrir ce pays utopique, d’autant plus convaincus par la réputation d’experts de l’industrie nautique du Pacifique Sud. Nous avons été surpris de trouver une réalité très différente parfaitement orchestrée.

La Nouvelle Zélande échappée du continent préhistorique du Gondwana et loin de toute autre terre est restée préservée de la voracité des mammifères jusqu’au peuplement tardif par les Polynésiens vers 1300. Ils sont les ancêtres des Maoris. Elle a été découverte par Abel Tasman, un navigateur hollandais vers 1650 avant de devenir une base de chasseurs à la baleine. Enfin, la perfide Albion après avoir bouté les Français hors des lieux –voir l’histoire de Marion Dufresne- et favorisé l’autodestruction des tribus maoris (guerre des mousquets au début du 19eme siècle) a signé un traité équivoque avec les chefs des tribus vainqueurs. Ce traité présenté comme généreux et respectant le droit des populations d’origine, leur garantissant le juste partage des ressources repose sur une traduction erronée du texte anglais en maori.  Dans le texte du traité de Kahurangi, la Grande Bretagne récupère la souveraineté sur la Nouvelle Zélande alors que les Maoris ont été convaincus de céder à la Couronne le droit de gouverner en échange de protection sans perdre leur autorité sur la gestion de leurs propres affaires. Dans les faits, il n’a servi qu’à justifier les expropriations et l’inégalité de traitement infligée aux populations d’origine par les colons anglais, conduisant à un véritable génocide.

La population Maori est passée de 120 000 habitants en 1800 à 40 000 en 1890, à mettre en regard de la population Pakeha (nom local des Blancs/Anglais) : 25 000 en 1840, 75 000 en 1850, 250 000 en 1870…. Cette attitude est restée niée jusqu’aux excuses prononcées par la Reine Elizabeth II en … 1995, la première fois qu’une Couronne Britannique présentait des excuses pour quoique ce soit. Le jour de la fête nationale correspond à la date de signature du traité, quelle ironie ! Aujourd’hui, le traité est contesté par la minorité Maori, alors que sa population reste cantonnée dans des ghettos aux périphéries des villes sans accès à l’éducation, exclue des processus courants de recrutement et connaissant de graves problèmes de santé, ce en dépit d’une politique ouvertement communautaire – il est naturel de se voir demander son origine ethnique par la secrétaire du toubib…

Dès la signature du traité, la Couronne Britannique a transformé la Nouvelle Zélande en colonie de peuplement exploitant jusqu’au pillage, l’intégralité des ressources, transformant 80% de la surface boisée en pâturage, et détruisant des ilots entiers  du Pacifique (Nauru et Banaba), déplaçant les populations pour récupérer la moindre once de phosphate.

Au 21ème siècle, la Nouvelle Zélande reste sous souveraineté Britannique (les pièces de monnaie restent frappées à l’effigie d’Elizabeth II) et dépendante du grand frère Australien pour toutes les importations de matières premières et d’ingénierie. Elle a connu une grave crise économique dans les années 1980 suite à la fermeture des frontières de la Communauté Européenne  (contrepartie négociée à la pseudo intégration du Royaume Uni) à l’importation de la viande de mouton nouveau zélandais (75 millions de têtes à l’époque !!!).  Ce petit pays du bout du monde qui fleure bon l’Angleterre des années 1950, qui mange les mêmes purées de carottes ou de brocoli et les mêmes viandes bouillies, qui idolâtre Margaret Tchatcher,  s’est senti abandonné et trahi – le syndrome du bon fils qui a toujours bien fait et auquel on déclare qu’il ne sera pas le futur patron de l’entreprise familiale.

Le repositionnement s’effectue à marche forcée ; entrée dans une phase de reconversion et de revue de ses alliances, la Nouvelle Zélande est le premier pays développé à avoir signé un traité de libre-échange avec la Chine dont deux aspects amusant illustrent les conséquences :

  1. La Chine est avide de protéines animales destinés à satisfaire les désirs de sa population calqués sur le modèle Américain, i.e. le steak, le McDo…. qu’à cela ne tienne le Kiwi réoriente sa production agricole et fait du bovin (7 millions de têtes) au lieu de l’ovin (30 millions).
  2. L’autre filière concerne les touristes Chinois (200 millions au niveau mondial en 2020 !). La Nouvelle-Zélande est devenue une destination de choix pour du tourisme de masse au départ de l’Empire du Milieu (Pékin, Canton etc). La compagnie China Travel Service NZ offre des packages tout compris : vol, bus, excursions, accueil dans des hôtels et des restaurants tenus par la diaspora. Tout l’argent de la filière repart donc en Chine, gain pour l’industrie touristique nouveau zélandaise : nul, une grande vexation pour les locaux qui observent avec dégout les touristes venus visiter leur supermarché (à vouloir manger avec le diable, mieux vaut une grande cuillère).

Pour la classe moyenne émergente Chinoise, la Nouvelle Zélande représente une destination « exotique » mais également un havre de stabilité, de calme, de verdure dans une Asie peuplée et soumise à tensions. Les transferts de devises s’organisent désormais, et bon nombre de Kiwis sont heureux de vendre leur propriété à prix d’or aux Chinois – avec une densité de 15 habitants au km2 il y a de la place par ici pour se reloger – exhibant tout à la fois leur xénophobie sans réaliser qu’un jour le Grand Frère pourrait avoir envie de  pousser plus avant de si tendres relations.

Pour satisfaire le besoin de main d’œuvre peu qualifiée pour les activités saisonnières de service (hôtellerie, agriculture) tout en conservant un taux d’immigration en deçà des  1%, ce petit pays (4 millions d’habitants) a recours aux jeunes principalement Européens par la mise en place de quota de travail temporaires. En échange d’un lit dans un dortoir, ces derniers sont assurés de travailler quelques heures par jour, mais insuffisamment pour amasser un petit pécule pour visiter le pays. De toute façon, le visa de « working holiday » est limité à un an. La véritable immigration est non-souhaitée et soumise à un mécanisme de points et de quotas extrêmement restrictif.

La Nouvelle Zélande refuse toute source d’énergie nucléaire, mais son ratio d’émission de CO2 est au-dessus de l’Allemagne –les pets de ruminants représenteraient 50% des émissions- et les objectifs de réduction restent faibles : ils sont équivalents en 2050 à ceux que vise la France en 2014. Pas de projets d’hydroélectricité significatifs ou de recherche sur la méthanisation ou la récupération des énergies marines, il est plus facile de bruler du gasoil ou de l’essence pour l’énorme parc de voitures vieilles de plus de 10 ans que de réfléchir aux véhicules hybrides.

On imagine la Nouvelle Zélande comme le pays des hobbits jardiniers. En fait, l’intégralité du pays hors surfaces trop pentues est un gigantesque pâturage. L’industrie de la laine puis de la viande et du lait constitue le lobby le plus important en cheville avec le Département of Conservation (DoC) qui est chargé de la préservation de l’environnement des 20% du territoire (trop pentu) transformé en parcs nationaux où s’ébattent les touristes.

En matière de préservation de l’environnement, le DoC s’est attaqué à la destruction massive du Possum [petit rongeur introduit au début du 20ème pour sa fourrure, les fourrures synthétiques ont tué le marché fin 1980, les éleveurs ont ouvert les cages… mais ça se reproduit vite, il y en a maintenant 50 millions en liberté] en empoisonnant délibérément le sol. La justification de l’épandage massif et des campagnes continues de déversement de poison 1080  (fluor acétate de sodium importé pur des US et dont la consommation en Nouvelle Zélande atteint 80% de la consommation mondiale), est le sauvetage du Kiwi (volatile nocturne sans ailes endémique et sans prédateur jusqu’à l’introduction de rongeurs) dont les possums mangent les œufs et qui frisent l’extinction. La véritable raison est sans doute à rechercher du côté de l’élimination de la tuberculose bovine véhiculée par les ces rongeurs et frein à l’exportation de viande, le cheptel Australien en est exempt, eux aussi lorgnent le marché Chinois…

En conclusion, la Nouvelle Zélande était au début du 19ème siècle un pays magnifique et quasiment vierge. 150 ans de colonisation et de mise en exploitation éhontée ont suffi à  en déboiser la plus grande surface, à la transformer en pâturage, à piller et détruire la plus grande partie des ressources y compris humaines. Débarquer en Nouvelle Zélande revient à effectuer un voyage dans l’Angleterre des années 50, un pays passéiste, protectionniste et peuplé d’individualistes ringards qui profitent d’un niveau de vie confortable car bénéficiant d’une faible densité de population et protégé des agressions extérieurs en raison de l’éloignement et par peur de l’étranger.

Avec nos meilleures pensées, Santé et Sobriété,

Stéphanie / Christophe

Whangarei – Nouvelle Zélande

29 Avril 2015

www.yodyssey.com

The Kiwi Race

Propos liminaire

Ce post clôt la pentalogie Polynésienne, des Marquises, épicentre des premiers peuplements du continent invisible, passant par les Tuamotu, la Société, les Tonga jusqu’au Pays du Grand Nuage Blanc (Aotearoa i.e. Kiwiland) où s’implantèrent tardivement (14ème siècle) les plus aventureux et très guerriers des Polynésiens, les Maoris.

Dès le début du 19ème siècle, les Maoris avec beaucoup d’élégance, de grâce et de persévérance firent en sorte de s’autodétruire comme par accident, quittèrent leurs habitats ancestraux (favorisant la création de nombreux sites archéologiques propres à visite touristique), abandonnèrent les éléments clés de leur culture et firent ainsi place nette à quatre millions de sujets de la Reine et leurs vingt-quatre millions d’ovins.

Nous ne saluerons jamais assez une telle grandeur d’âme, mais revenons à nos moutons :

1 Shrek the sheep Un peu surpris par les autochtones…

 

Un peu d’ouest mais pas trop.

En hommage à Bob Marley et sa Rat Race, nous sommes entrés dans la Kiwi Race (Neiafu Tonga – Opua Nouvelle Zélande) le Samedi 1er Novembre vers 11:00. Nos préparatifs étaient dignes de la Route du Rhum qui s’élançait en fanfare : carène parfaite (en prévision de la réception de la quarantaine kiwi), avitaillement (pas trop parce qu’en arrivant tout le périssable est jeté par les mêmes), configuration en mode coup de vent car cette traversée a mauvaise réputation et révision des stratégies météo.

Les navigateurs traversant cette partie du Pacifique Sud à la fin de l’hiver cherchent à se faufiler entre deux coups de vent d’Ouest  (tous les 5/6 jours pour une traversée moyenne de 8/10 jours), leur virulence augmentant avec l’approche de la pointe Nord du Kiwiland (35°Sud).

Les skippers consultent moult oracles et se rassurent en écoutant respectueusement les commentaires des gurus des services météorologiques. Ils regardent donc qu’il n’y ait pas de SPCZ (sorte de pot au noir local) sur la zone de départ, que le jour prévu d’atterrissage en Nouvelle Zélande ne soit pas concomitant avec l’arrivée d’un front et des vents dans le nez et qu’il n’y ait pas de forte houle ni de coups de vents anticipés sur la route. En temps normal, il est recommandé en quittant les Tonga de continuer à tirer vers l’Ouest jusqu’à atteindre la longitude d’Auckland en s’arrêtant à Minerva Reef (un autre lagon au milieu de nulle part), puis de plonger plein Sud, emmené par le vent du Nord précédent la prochaine dépression.

C’est comme ça, la plupart du temps, mais ce n’est pas du tout ce que nous avons fait et nous avons TRES bien fait. Cette traversée rapide (9 jours) s’est transformée en chevauchée à l’avant d’une dépression qui a fermé la fenêtre de la traversée pour 15 jours (en témoignent les 100 bateaux attendus à Opua – Baie des Iles-  la dernière semaine de novembre).

2 grib 01 nov - 01 nov    Fichier météo du 1er novembre : une large zone de hautes pressions est en place entre les Fiji et la Nouvelle Zélande. A surveiller : le Nord de la zone.

 Samedi 1er novembre, tout est en ligne (pas de SPCZ, pas de coup de vent prévu, pas de forte houle). Dans le bulletin du dimanche 2 est juste évoquée la possibilité de formation d’un front tropical entre les Fiji et la Nouvelle Zélande qui pourrait provoquer quelques averses et renforcer les vents d’EST au nord de la Nouvelle Zélande et ainsi occasionner un passage rapide à condition de respecter la route orthodromique (directe) ; il n’en faut pas moins pour mettre en éveil la vigilance extrême du raton-laveur.

Les extraits du livre de bord suivants en témoignent.

2 novembre :

Kiwi race c’est parti !

Quitté Vav’u par Hunga Nord puis balade volcanique avec à tribord le joli cône du volcan Late, quelques miles plus loin les volcans submergés et celui bien visible de Tofua.  Au bord de la Tonga trench, perché sur le rift, les Tonga connaissent une vie volcanique intense, les feux de Madame Bovary paraîtraient bien pâles en comparaison. Ainsi l’ile de Fonuafo’ou au large de Tongatapu apparait et disparait, peut-être à volonté, on ne connait pas très bien sa psychologie. C’est en fait un volcan sous-marin qui alterne entre quelques mètres au-dessus de la mer suite à poussée éruptive puis s’enfonce soumis à l’érosion des vagues (le cauchemar du géographe et du marin: “si, si, je vous dis il y avait quelque chose – meuh non, faut arrêter de picoler mon bon monsieur”). Pour notre frêle esquif, ces montagnes sur et sous l’eau génèrent une mer encore plus croisée qu’un aller/retour à Jérusalem.

Depuis hier soir grand-voile 1 ris puis 2 et génois enroulé 2 points : E / ESE 6/7 et creux de 2/3 mètres, comme d’habitude, harnachés, cirés, gilets on encaisse les bassines d’eau, salés à souhait. Vite, vite, toujours en direction du récif de la chouette. Pas besoin de Prozac, on enchaine les “high” sous speed. En attente du point météo du jour où on affinera les options, on voudrait bien gérer la descente.

3 novembre :

Révision des options météo : on ne s’arrêtera pas à Minerva Reef, l’OM vaincra “Droit au but”; on va essayer d’atterrir chez Kiwis avant qu’une méchante dépression ne pointe son nez, il y en a une qui se met en place sur la Tasmanie à partir du 8 novembre, elle sera sur Opua vers le 10/11… alors on fonce.

4 novembre :

Nous continuons l’option sud, pour tenter de maximiser la route dans des zones de vent et arriver avant de subir les effets désagréables d’une dépression tropicale qui, bloquée par la zone de haute pression sur la Nouvelle Zélande, sera sur Minerva Reef début de semaine prochaine. Une situation météo peu fréquente mais identifiée.

Pour nous, il s’agit de passer le plus vite possible au-delà des 32° Sud où les effets de la chose seront faibles, on ne tient pas trop à jouer dans des creux de 4 mètres.

 3 kiwi race spi 2

5 novembre :

Depuis ce matin, grand-voile haute et spi tangonné. N 3/4. Plein vent arrière.

On continue dans les anti-dep :

                – fuite devant la dépression qui est annoncée pour la fin de la semaine, centrée sur 24 S 20 – 178 E 34 (dimanche milieu de journée) puis qui s’évacue vers l’est. L’objectif est de descendre sous les 30°S avant dimanche pour minimiser ses effets peu plaisants.

                – lutte contre la pétole totale d’où envoi du spi (au moins un peu de couleurs dans la grisaille ambiante) pour arracher mile après mile. A la vitesse de 3 kts, c’est pas gagné.

 4 grib 06 nov - 10 nov

Fichier météo du 6 novembre, prévision au 10 novembre. La dépression a pris naissance sur le bord équatorial des hautes pressions. Les vents attendus sont supérieurs à 30knts (rafales à 50 knts) et les creux sur Minerva Reef de 4 mètres.

7 novembre :

Yodliho, hier à 14h on a foncé tout à angle droit dans la zone de convergence que l’on pistait depuis 2 jours, noire, menaçante, off course pluvieuse, le regard noir d’un percepteur mâtiné de l’amabilité d’un concierge. Nous resterons pudiques sur la turgescence ascensionnelle mais de gaudriole il ne fut point question… ceci étant, on a bien joué. Entré dans la chose avec du vent de Nord moyen, on en est ressorti quasi illico presto, expulsés genre demandeur d’asile à Nice, avec 25kts de Sud dans le nez, la mer blanche… On avait beau s’y attendre, ça fait un choc lorsque l’on sait que l’on a encore une longue route devant soi et que le zébulon est dans le nez… Il faut une dose de sérénité, de détachement, de pugnacité pour remettre l’ouvrage sur le métier et mile après mile forcer contre le vent l’accès du paradis Kiwi. Mahomet n’a pas eu ce problème, lui. C’est pas juste, il était prophète en son pays, ceci étant, pas sûr qu’il ait été accueilli à bras ouvert chez les Kiwis; on verra sur place si notre demande d’ouverture d’une maison de prière est acceptée. Donc plutôt une approche Bouddhiste dans la gestion du vent debout, appuyée sur la connaissance des mystères sacrés dont le célèbre “la roue tourne”, genre mantra qui  conforte dans le fait qu’à plus ou moins brève échéance, la bascule se fait du Sud à l’Est par le Sud-Est. On a quand même convié Athéna et la Vierge Marie (une seule et même personne paraît-t-il mais à des époques différentes) à intercéder en notre faveur auprès des Dieux car les températures quasi polaires (il fait moins de 20° dans le bato) restreignent nos capacités cognitives et nous ne voudrions par pêcher par omission (dans ce contexte et compte tenu de la mer formée, nous avons relevé la ligne).

Soleil rouge ce matin et près serré, grand-voile 1 ris et génois SE 5/6. En attente d’une nouvelle bascule ESE en fin de journée qui devrait permettre d’être bon plein et ainsi de moins giter et zorber* dans les vagues.

Zorber* : un passetemps Kiwi qui consiste à se laisser rouler en bas d’une colline enfermé dans une balle en plastique.

8 novembre :

Météo plus clémente avec le passage sous la latitude “maléfique” des 30°. Mer belle, vent 4 à 5 Beaufort d’Est/Sud-Est, nous filons en route droite sur Opua plus ou moins toilés selon la force et l’angle du vent, les manœuvres sont tranquilles. Bien sûr, la contrepartie est une vitesse un tantinet poussive (aux alentours de 5kts) mais quelle tranquillité après les aventures de ces jours derniers. Le soleil brille, nous retrouvons des luminosités proches de la Méditerranée un jour de Mistral mais un Mistral hivernal car les températures nous rendent malheureux, le choc thermique est si fort que l’on se demande si nous n’allons pas mettre cap au Nord-Ouest afin de rejoindre Nouméa; ce ne serait pas raisonnable certes et nous sommes si raisonnables….

 5 Opua marina 2

Q dock à la marina d’Opua.

10 novembre :

Bon, ben voilà, on est arrivé ce matin dans la Baie des Iles accompagnés par les dauphins. Genre téléportation au pays des courgettes, jolis paysages, verdoyants, frais, les fish&chips, l’Angleterre quoi.

Tout le monde n’a pas géré la dépression tropicale de la même manière:

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Ce bateau canadien a rencontré un peu de vent sur la route… “pour ceux que le système a attrapé, le moyen le plus rapide de sortir d’une dépression en rotation forte dans l’hémisphère Sud est de se mettre bâbord amure vent de travers et d’essayer de sortir du système ce qui devrait vous amener sur l’Ouest en attente de la nouvelle haute pression.”

Une navigation « bretonne ».

Depuis quelques semaines, nous nous offrons une flânerie imprévue dans la Baie des Iles, considérée comme le plus beau bassin de croisière de Nouvelle Zélande. Bien sur certains parleront de l’Ile du Sud, ses fjords et ses glaciers. Mais nous n’ambitionnons pas d’y aller : coups de vent continus d’Est et d’Ouest, forts courants, mouillages profonds avec de délicieux catabatiques, températures polaires, mouches de sable et énormes moustiques…sans compter une pluviométrie hors norme.

7 Motuarohia 6

Motuarohia island ou Roberton Island

La Baie des Iles est un haut lieu de l’histoire locale.

Peuplée il y a 600 ans par les explorateurs Maoris, elle accueillit l’Endaveour du Captain Cook, premier navire Européen à y mouiller.

Il fut suivi par le corsaire malouin Marion Dufresne qui n’a pas dû la trouver très romantique puisqu’il y passa à la casserole (littéralement) sauf la tête et les mains qui furent retrouvées. Après avoir piqué en fraude des plans de cannelle aux Hollandais dans les îles de la Sonde, Marion Dufresne était à la recherche du continent austral (un genre de dahu pour les géographes) lorsqu’il atterrit en NZ; il fut bien accueilli par les Maoris, mais on suppose qu’à son départ, la baie a été décrétée Tabou (interdite) par les autorités religieuses à moins qu’un matelot de Marion n’ait commis quelque indélicatesse. Toujours est-il qu’empétagué dans le brouillard, les deux navires de Marion se sont percutés et il fit demi-tour pour réparer le beaupré de l’un. Descendu à terre avec compagnie afin de chercher un tronc adéquate, il ne revint pas…

Il est amusant de noter qu’une mésaventure (doux euphémisme) similaire arriva au Captain Cook, à Hawaï cette fois, débarqué une première fois sans souci, la seconde lui fut fatale, idem il ne resta que tête et mains. Peut-être y avait-il une tolérance d’ “une fois” par les Polynésiens?

A partir de là, le coin fût envahi par les chasseurs de baleine de si mauvaise réputation que Russel (la capitale) était considéré comme le trou de l’enfer du Pacifique Sud. Puis lorsque la Nouvelle Zélande fut incorporée à la Couronne Britannique, le traité qui établit la souveraineté de la Couronne (ça dépend de quel côté on regarde : Gibi ou Maori) fut signé à Waitangi, juste dans la Baie ; à trois mois près, les Maoris auraient signé avec les Français…. leur avenir en aurait été très différent, beaucoup plus sympa au vu de notre expérience en Polynésie Française.

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Urupukapuka island – Baie des Iles

Le dernier épisode du premier tome Go West. 

On va se reposer un peu, de cette navigation certes mais aussi de tout le reste. La Nouvelle Zélande est une étape importante dans notre long parcours, la première fois que l’on se pose longtemps après avoir navigué depuis plus d’un an sans vraiment de pause. Entrés dans les tropiques par le Nord, nous en sommes sortis par le Sud, partis plein Ouest de Greenwich, nous sommes à l’Est et tout cela sans avoir de trop perdu la tête (juste un jour).

465 jours depuis le 3 Août 2013 dont 115 de navigation pour faire environ 15000nm, 10 fois le pavillon Q dans la mature, une quinzaine de rayons verts, des graupels à la pelle, des grains par seaux entiers, quelques sauciThon, 60 litres de rhum, 600 litres de gasoil, 6 000 requins, 6 baleines (facteur d’échelle), 80 points navigation…

C’est beaucoup; le “Yo!” est en forme et l’équipage heureux.

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Ce post est le dernier épisode du premier tome de la Saga Yodyssey: « Go West ». Ce premier tome sera tout prochainement disponible sur le bologue pour télécharger et faire imprimer… un fabuleux  cadeau de Noël.

La publication reprend Avril/Mai prochain, pour nous amener du Kiwiland à Singapour en passant par la Nouvelle Calédonie, la Papouasie, l’Indonésie… la mer de Corail, le détroit de Tores, la mer d’Arafura, les Moluques… bref que du rêve…

Avec nos meilleures pensées, Santé et Sobriété,

Stéphanie / Christophe

Baie des Iles – Nouvelle Zélande

30 novembre 2014

www.yodyssey.com