Une p’tite ligne

1 Loh Buaya 6

 

Le 29 octobre 2015, « Yo! » franchit la ligne Wallace qui marque la fin du Pacifique et du monde Mélanésien.

Une frontière invisible traverse l’Indonésie. Ni politique, ni militaire, c’est une ligne océanographique, zoologique, biologique et culturelle. Empruntant le détroit de Macassar et le détroit de Lombok, elle coupe l’Indonésie en deux, Est/Ouest, et porte le nom du naturaliste Anglais qui le premier (1855)  a constaté une discontinuité géographique dans la composition de la faune entre Bornéo et Sulawesi (détroit de Macassar) et Bali et Lombok (détroit de Lombok). A l’Ouest Bornéo, Sumatra, Java et Bali sont occupées par des espèces végétales et animales venues d’Asie (éléphants, tigres, lémuriens, orang-outang). A l’Est, Sulawesi, Lombok, Flores, Irian Java, on trouve des marsupiaux et cacatoès bien plus typiques de l’Australie et la Papouasie Nouvelle Guinée. D’un point de vue géologique, cette ligne a été formée il y a 150 millions d’années et correspond aux bordures des plateaux continentaux Sunda et Sahul. Elle suit la ligne des 200 mètres de profondeur et induit la même frontière zoologique pour les espèces marines.

Du détroit de Lombok (120° Est) et des Galápagos (90° Ouest), Wallace et Darwin eurent simultanément, au milieu du 19ème siècle, la même intuition, il en découla la Théorie de l’évolution.

La ligne Wallace marque également la fracture culturelle de l’Indonésie : à l’Est le monde Mélanésien de culture tribale encore forte qui peuple les NTT : Nusa Tenggara Timur (East Nusa Tenggara) aussi appelées  Nusa Tertinggal Terus (les iles perpétuellement négligées) et à l’Ouest le monde Javanais qui a imposé une culture musulmane forte annihilant tout culture préexistante, sauf à Bali.

C’est pour nous, après l’expérience de la traversée dans la totalité de sa longueur de l’océan Pacifique (10 000 nm), l’étrave sur l’équateur, l’occasion de reparler de problèmes de robinets et de baignoires, de faire dialoguer le Grand Charles (voir post : Galapaglop) avec Gromiko (Wallace) et de confronter la vision minimaliste et critique de la science par l’Islam, le délicieux, « rendons grâce à Allah qui fait que cet avion vole».

 

Le Courant Nord-Sud Indonésien – The Indonesian Through Flow (ITF)

2 ITF Wallace

 

Les mers de l’archipel Indonésien sont le lieu de transfert des eaux de l’Océan Pacifique vers l’Océan Indien. Ce fort courant Nord-Sud provoqué par des différences de température, de salinité, de densité et de hauteurs d’eau induit des eaux très poissonneuses, une biodiversité impressionnante (4000 espèces répertoriées contre 1000 en Mer Rouge et 400 aux Caraïbes),  des conditions de plongée sportives mais passionnantes et des conditions de navigation de type curling au bord des marmites surprenantes.

Au Nord-Ouest de l’Archipel, le niveau des eaux de l’Océan Pacifique est 15 centimètres au-dessus de la moyenne alors qu’au Sud le niveau des eaux de l’Océan Indien est de 15 centimètres au-dessous de la moyenne. Il en résulte un écart de 30 centimètres, causé par les alizés et les courants. Après avoir parcouru la totalité du Pacifique l’eau vient s’accumuler dans sa partie Ouest. Elle va donc chercher à s’écouler à travers la myriade d’iles qui s’étirent entre Bali et Timor provoquant des courants parmi les plus violents de la planète.

Le débit total d’eau salée est estimé à 15 Sverdrups   [unité de mesure des débits océaniques donnée en l’honneur de l’océanographe Harald Sverdrup. 1 Sverdrup =  106 m³/s ou 0,001 km³/s. Pour comparaison, le Gulf Stream transporte environ 30 Sv le long des côtes de Floride et 100 Sv vers les 60°W. Le courant à Gibraltar : 1 Sv. Le courant circumpolaire antarctique dans le passage de Drake : 130 Sv]

 

 

Navigation dans le détroit de Lombok  (25 nm), il s’agit du passage le plus direct des eaux du Pacifique s’échappant vers l’Océan Indien.

Navigation dans le détroit de Lombok  (25 nm), il s’agit du passage le plus direct des eaux du Pacifique s’échappant vers l’Océan Indien.

 

 

Sud de Rinca. Alors qu’il essaie de s’écouler, l’ITF est bloqué et détourné par la géographie et la topographie sous-marine complexe de l’archipel aux 17 000 iles. La profondeur à l’entrée du détroit de Lombok est de 1500 mètres. Elle s’élève à 400 mètres au centre à l’endroit le plus étroit (« What a squeeze !») avant de retomber à 1500 mètres, puis 3000 et enfin 6000 mètres dans l’Océan Indien Sud.

Sud de Rinca.
Alors qu’il essaie de s’écouler, l’ITF est bloqué et détourné par la géographie et la topographie sous-marine complexe de l’archipel aux 17 000 iles. La profondeur à l’entrée du détroit de Lombok est de 1500 mètres. Elle s’élève à 400 mètres au centre à l’endroit le plus étroit (« What a squeeze !») avant de retomber à 1500 mètres, puis 3000 et enfin 6000 mètres dans l’Océan Indien Sud.

 

Le Gunung Rinjani à Lombok.

Le Gunung Rinjani à Lombok. A l’ITF qui subit l’impact de la mousson de Sud Est -au plus fort (juillet, Aout, Septembre), le courant peut atteindre 8 knts –s’ajoutent des phénomènes d’upwelling le long des iles cônes volcaniques.

 

Very very wild diving at Gili Trawagan (Gili T pour les fêtards). Le détroit de Lombok est bordé au Nord par l’archipel des Gili et au Sud par l’ile de Nusa Penida où s’amusent « Current junkies » et « Wicked divers » dans les eaux froides (20°) des résurgences.

Very very wild diving at Gili Trawagan (Gili T pour les fêtards). Le détroit de Lombok est bordé au Nord par l’archipel des Gili et au Sud par l’ile de Nusa Penida où s’amusent « Current junkies » et « Wicked divers » dans les eaux froides (20°) des résurgences.

 

Les mers d’Indonésie constituent le seul bassin tropical de connexion entre les océans Pacifique et Indien. Il est appelé Continent Maritime par les climatologues car la présence de milliers d’îles limite le transport méridien de chaleur par les courants, c’est donc via l’atmosphère que va s’évacuer l’excédent d’énergie tout comme pour les bassins d’Amazonie et du Congo : ces trois blocs équatoriaux sont les trois sources principales de convection profonde (dont il résulte production d’ozone – éclairs – transport d’énergie vers les 30° Nord ou Sud par les cellules atmosphériques de Hadley). Ne seraient ces transferts massifs de chaleur de l’équateur vers les latitudes tempérées, ces dernières seraient invivables.

En ce qui concerne le transport océanique d’énergie de l’équateur vers les hautes latitudes, l’ITF transporte une grande quantité d’eau chaude dans l’Océan Indien, puis l’océan Atlantique par le courant des Aiguilles à la pointe Sud de l’Afrique.  Les phénomènes d’upwelling provoquent une diminution de la température de l’eau qui influe significativement sur les échanges de chaleur air/mer, donc le niveau de précipitation et les systèmes de vent à la fois de l’Océan Pacifique et Indien.

 

Les montagnes célestes des pentes du Gunung Rinjani.

Les montagnes célestes des pentes du Gunung Rinjani.

 

Gili Gede à la pointe Sud-Ouest de Lombok.

Gili Gede à la pointe Sud-Ouest de Lombok.

 

L’ITF assure également une autre fonction : celle de mixer l’eau de surface et l’eau profonde en raison de sa force et  l’accélération provoquée par la bathymétrie complexe de l’archipel. Alors que les eaux tropicales sont habituellement très pauvres, les eaux indonésiennes sont parmi les eaux les plus poissonneuses de la planète. En passant le long de Raja Ampat, Halmahera et North Sulawesi, l’ITF entraine une multitude d’œufs, larves et planctons. Les phénomènes d’upwelling font remonter à la surface les détritus et matières en décomposition, sources de phosphore et d’azote, éléments de nourriture des constituants de base de la chaine alimentaire marine. Ces phénomènes d’explosion de phytoplancton étaient la cause de la traversée fantasmagorique de la mer de Banda –phosphorescente et blanche- en août.

 

En bref, une fabuleuse machine…

 

De l’océanographie et zoologie à la fracture culturelle

Par-delà le règne animal et végétal, les types raciaux humains sont dissimilaires de chaque côté de la ligne Wallace, mais il n’est pas de bon ton de le mentionner, surtout lorsque des politiques d’épuration ethnique sont à l’œuvre comme en Irian Java.

Par contre, cette ligne imaginaire trace également une ligne de démarcation culturelle : à l’Est le monde mélanésien, le plus souvent à l’écart du développement et aux pratiques animistes intégrées superficiellement à l’Islam, à l’Ouest le monde Javanais qui exerce le pouvoir sur l’intégralité de l’archipel, à la limite de l’application de la Sharia.

La seule exception est Bali, l’enclave Bouddhiste tolérée car transformée en point de contact pivot avec le reste du monde. Les activités de Tourisme et d’Import-Export y sont particulièrement développées avec leur apport de devises, mais cela ne suffit plus à calmer l’appétit de l’ogre corrompu : de l’autre côté du détroit, l’ile de  Lombok est majoritairement Musulmane mais pour tenter d’offrir une soupape à Bali saturée, les autorités ont déterminé que le tourisme y serait désormais concentré sur l’archipel des Gili au Nord, où tous les débordements (alcool, sexe, drogue) sont tolérés. On trouve donc sur toutes les brochures Gili Trawagan, l’excessive, Gili Air en développement et Gili Meno qui tente de préserver son authenticité.

Medana bay – Lombok. Pirogue de pêche reconvertie en transport de bouteilles d’eau pour les touristes des Gili.

Medana bay – Lombok.
Pirogue de pêche reconvertie en transport de bouteilles d’eau pour les touristes des Gili.

 

Livraison de matériel pour compétition de Beer-Pong, occupation préférée des jeunes touristes de Gili T.

Livraison de matériel pour compétition de Beer-Pong, occupation préférée des jeunes touristes de Gili T.

 

Débarquement de sacs de ciment à Gili T, utilisés pour l’agrandissement de la mosquée et la construction de nouveaux resorts qui ceinturent déjà l’ile.

Débarquement de sacs de ciment à Gili T, utilisés pour l’agrandissement de la mosquée et la construction de nouveaux resorts qui ceinturent déjà l’ile.

 

Touristes Javanais à Gili T. …

Touristes Javanais à Gili T. …

 

Expression 1 de la fracture culturelle. … A quelques mètres des femmes portent des plaques de plâtre sur la tête.

Expression 1 de la fracture culturelle.
… A quelques mètres des femmes portent des plaques de plâtre sur la tête.

 

Expression 2 de la fracture culturelle. …Touristes blancs et débraillés attendant la navette.

Expression 2 de la fracture culturelle.
…Touristes blancs et débraillés attendant la navette.

 

Batu Bolong. Un des seuls temples hindous qui reste sur l’ile de Lombok.

Batu Bolong. Un des seuls temples hindous qui reste sur l’ile de Lombok.

 

Toujours sur la ligne blanche

C’est lors d’un accès de fièvre due à la malaria, qu’Alfred Russel Wallace alors dans l’archipel des Moluques élabora sa théorie de l’évolution : un principe de sélection naturelle qui implique une mutation progressive à partir d’un ancêtre commun, faisant que celui qui est le mieux adapté à son environnement, survit. Suite à cette « révélation » basée sur ses observations d’entomologiste, il envoya un document à Darwin qui du coup se précipita à publier son essai « De l’origine des espèces » dont il avait entamé la rédaction 20 ans auparavant.

Varan de Komodo. Prédateur vorace endémique des iles de Komodo et Rinca. On suppose qu’il doit sa survie au fait que son habitat se site sur des iles inatteignables jusqu’à ce que le JiangDong (moteur in-board chinois) n’équipe toutes les pirogues, puis qu’il soit déclaré Espèce en danger [Animal à écailles, il est haram (interdit) mais ses œufs sont halal (autorisé) ; d’aucuns s’étonneront de l’inconséquence]. 

Varan de Komodo.
Prédateur vorace endémique des iles de Komodo et Rinca. On suppose qu’il doit sa survie au fait que son habitat se site sur des iles inatteignables jusqu’à ce que le JiangDong (moteur in-board chinois) n’équipe toutes les pirogues, puis qu’il soit déclaré Espèce en danger [Animal à écailles, il est haram (interdit) mais ses œufs sont halal (autorisé) ; d’aucuns s’étonneront de l’inconséquence].

 

Je ne mange qu’une fois par mois. J’attaque et mords mes proies (buffles, biches…), puis attends qu’elles s’écroulent sous l’effet de la pourriture de la morsure. A la saison des pluies, je ponds des œufs dans des trous qui seront noyés. Je me poste devant eux et attends que ma portée éclose. Affamé, je n’hésite pas à manger les petits à leur naissance. Les petits dragons ne doivent leur survie qu’au fait que j’oublie dans quel trou j’ai déposé ma ponte.  

Je ne mange qu’une fois par mois. J’attaque et mords mes proies (buffles, biches…), puis attends qu’elles s’écroulent sous l’effet de la pourriture de la morsure. A la saison des pluies, je ponds des œufs dans des trous qui seront noyés. Je me poste devant eux et attends que ma portée éclose. Affamé, je n’hésite pas à manger les petits à leur naissance. Les petits dragons ne doivent leur survie qu’au fait que j’oublie dans quel trou j’ai déposé ma ponte.

 

On s’est parfois posé la question de savoir si Darwin n’avait pas piqué sa théorie à Wallace récupérant ainsi toute la notoriété. Les deux théories présentent toutefois quelques nuances. Pour Darwin, la compétition entre les individus est le principal moteur de la sélection et de l’évolution les poussant à survivre et se reproduire. Pour Wallace, les pressions environnementales forcent les individus à s’adapter introduisant une différenciation entre les espèces.

Wallace fut un fervent défenseur de Darwin. Audacieux, il proposa dès 1864, d’inclure l’homme dans la théorie de l’évolution. Cette hypothèse de filiation de l’homme avec les grands singes, remettait en cause les principes éthiques et religieux alors que le principe d’un Dieu créateur était communément admis ; en fait Wallace attribuait tous les traits des organismes vivant à l’application du principe de sélection naturelle… sauf un : le cerveau humain d’inspiration divine ; la chose lui montant à la tête, il se discrédita en se convertissant peu de temps après au spiritisme. Alors qu’il les avait initialement écartées, Darwin reprend prudemment ces idées en 1871 dans la « Filiation de l’Homme ».

Enfin, il est saisissant de remarquer qu’un autre ardent défenseur de Charles Darwin est Thomas Henry Huxley surnommé le « bulldog » de Darwin et inventeur par provocation du mot Agnosticisme qui désigne l’impossibilité de connaitre ce qui dépasse l’expérience.

 

L’hérésie du doute et la démarche scientifique

 

Les cousins méditatifs du Gunnung Rinjani 

Les cousins méditatifs du Gunnung Rinjani

 

L’Agnosticisme, aussi appelée pensée de l’interrogation, résulte selon Huxley de l’application de la démarche scientifique qui consiste à ne retenir que ce qui peut être démontré.

Elle est appliquée en particulier à la question de l’existence de Dieu. A la différence des croyants qui considèrent cette existence comme probable ou certaine, ou des athées qui l’estiment improbable ou impossible, les agnostiques refusent de trancher car il n’existe pas de preuve définitive en faveur de l’existence ou inexistence du divin. Malgré les avancées de la science qui tend à relativiser la place de l’homme dans l’univers, aucun élément n’est venu renforcer l’hypothèse de la genèse ou de l’ingérence d’un (des) Dieu(x) dans les affaires humaines. La Révélation se soustrait à l’analyse scientifique.

Par suite, les agnostiques n’accordent aucune valeur sacrée aux religions et à leurs institutions. Les religions ne sont vues que comme instruments de pouvoir ou constructions sociales qui ont pour fonction historique d’assurer la cohésion et l’ordre social.

 

Inutile de dire que les grandes religions monothéistes n’ont que peu d’appétence pour de telles démarches agnostiques et c’est avec une grande jubilation que nous les observons se tortiller avec maladresse en vue d’essayer de récupérer les bénéfices de la pensée scientifique sans en tirer toutes les conséquences.

 

Trois grandes religions monothéistes (Chrétienté, Islam et Pastafarism) vont  ainsi être passées rapidement au crible de l’histoire de la raison (sans rentrer, faute de place, dans les détails propres à chaque secte au sein de la famille, les aficionados nous pardonneront), de même que sera précisée leur position vis-à-vis de la théorie de l’évolution , la ligne Wallace en sera témoin.

 

Chrétienté

 

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Une brève introduction

 

Les Chrétiens ont choisi la difficulté, le Père, le Fils, l’Esprit Saint : trois égale un, de leur propre avis, il s’agit d’un mystère. Très bien ; nous avons essayé à multiples reprises, sous diverses latitudes, de répliquer ce mystère (reproductibilité, répétabilité sont les mamelles des plans d’expérience) sans grand succès hormis dans le souk avec des offres commerciales du style trois pour le prix d’un (même Bison Futé que l’on ne peut taxer de partialité insiste : un verre ça va, trois « bonjour les dégâts »). On en est resté là. Les systèmes de numération étaient pourtant déjà bien maitrisés autour de l’an 30… pour les profanes, Eudoxe avait posé l’existence des nombres irrationnels 400 ans avant JC, c’est tout dire.

 

En un second temps, le Dieu sous-jacent est défini comme omnipotent (peut tout faire) et omniscient (sait tout). En matière de logique formelle (ah le bon vieux Aristote), les deux sont incompatibles : si Dieu est omniscient, il sait déjà comment il va intervenir pour changer le cours de l’histoire en utilisant sa toute puissance. Cela implique qu’il ne peut pas changer d’avis, et qu’il n’est donc pas omnipotent, à moins qu’il ne sache pas comment il va intervenir… et c’est l’omniscience qui est en cause… joli fatras…

 

 

Chrétienté et science

 

Après une longue période d’obscurantisme que la Renaissance fit voler en éclat, l’Europe, base arrière de la Chrétienté, attaqua sa révolution urbaine. L’accumulation de richesses initiée avec le pillage des autres parties du monde par les croisades se trouve amplifiée jusqu’à l’orgie par la découverte des Amériques (récompense Divine) et la mise à sac de l’Afrique ; les savants, artistes, penseurs s’affranchissent des canons de l’Eglise, la sécularisation de l’Etat est enclenchée, et pour les bâtisseurs d’Empire, la Science avec son cortège d’avancées technologiques, est bien plus un atout qu’un handicap. Les uns et les autres transigent, aux religieux la conquête des âmes, aux autres la conquête de l’Ouest.

 

Mais la messe n’est pas dite pour autant car dans la droite ligne de la négation de Copernic et Galilée (il a fallu attendre Jean-Paul II  en 1992 pour que ce dernier soit partiellement réhabilité), pour nombre de Chrétiens, le créationnisme (et ses avatars d’« intelligent design ») a tout autant droit de cité que la théorie de l’évolution, au point qu’un temps d’enseignement similaire lui soit alloué dans certaines universités.

 

Il est vrai qu’en matière de biologie, la Chrétienté a encore du chemin à faire ; on a du mal à saisir la subtilité de sectes qui refusent, sans raison, aux femmes et transsexuels l’accès à certaines fonctions dévolues à des hommes habillés en femme, étrange.

 

Enchaînant avec un peu de légèreté tout en introduisant les trouvailles des cousins sémites : le Dieu des Chrétiens maîtrise la transmutation de l’eau en vin, en cela, oui, oui, il s’agit bien d’un Sauveur. Pour l’Islam, il est un simple prophète dans la lignée de Moïse ; son successeur à la Mecque s’essaya à la même transmutation, sans succès, dégouté il décida d’interdire l’alcool… regardons cela de plus près….

 

 

 

Islam

20 Chili

 

 

 

Une brève introduction

 

Islam : « soumission de plein gré à la volonté de Dieu », tout commença vers 610 après JC dans le désert, lorsque Muhammad faisant retraite près de la Mecque, eut des visions et fût invité à réciter les textes que ses visions lui enseignaient. Ces « récitations » constituent le Coran (al-Qur’an).

Expulsés de la Mecque par les Païens en 622, Muhammad et ses (environ) 200 fidèles, s’exilèrent (hégire) à Médine avec deux changements majeurs :

  • orientation politique, noyau d’un état théocratique qui deviendra exclusivement régi par le Coran lorsque ce dernier sera figé à la mort du prophète Muhammad,
  • attitude réservée par rapport aux «gens de l’écriture », juifs et chrétiens, réputés avoir dévoyé les vrais doctrines ou bien avoir fait leur temps.

 

Le contenu de l’enseignement Coranique repose sur un fond religieux des plus simples : unicité du Dieu avec une mise en œuvre également simplifiée : profession de foi,  prière cinq fois par jour, paiement de l’impôt de bienfaisance (zakat), jeûne du ramadan, pèlerinage à la Mecque. Le seul péché irrémissible est le shirk, le crime d’associer à Dieu d’autres divinités.

 

Se faire Musulman est donc aisé (ce qui en fit le succès auprès des pauvres et simples d’esprit), il suffit de réciter la shahada : «il n’y a pas de divinité en dehors de Dieu et Muhammad est son prophète », en sortir très difficile, l’apostasie est encore de nos jours fréquemment punie de mort, quelle religion tolérante..

 

Conçue sur un terreau occupé par les Juifs et les Chrétiens, révélée dans une langue (l’Arabe) dont elle est consubstantielle, à un homme à la biographie incertaine (les plus anciennes datent du IXème siècle), la religion mélange système social, politique, juridique revenant sans cesse à la source (ce qui est écrit) ainsi qu’aux diverses interprétations qui en ont pu être faites.

 

Il est remarquable que le Coran, selon les textes, ait été révélé aux Arabes pour que ceux-ci également (tout comme les Juifs puis les Chrétiens) aient leur livre sacré en leur propre langue (moi aussi, moi aussi….). D’aucun emploieraient le vocable de complexe d’infériorité surcompensé, nous ne nous y risquerons pas.

 

La religion étant révélée ne peut être en erreur. On assiste donc sur une multitude de sujets à de drôles de contorsions : il ne faut pas faire de l’argent avec l’argent, on invente donc la finance Islamique ; les constitutions prévoient l’égalité de tous les citoyens mais la femme n’est et ne sera pas l’égale de l’homme, on limite le nombre d’épouses ; le sang est tabou, mais une transfusion sera licite car il s’agit de protéger une vie ; etc….

 

 

 

Islam et science

 

Pour certains, au début fût le verbe, pour d’autres le grand glissement sémantique : l’Islam se range clairement dans la seconde catégorie avec une revendication « scientifique » qui outrepasse notablement la réalité.

 

Retour historique

 

En matière de Mathématiques, deux points éclaireront notre propos :

  • C’est en Inde lors des premiers siècles de l’ère Chrétienne que l’on trouve les premières traces des chiffres 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 actuels sans qu’ils soient utilisés dans un système positionnel ; le système devient positionnel et inclue le zéro (un cercle comme dans les traités d’astronomie Grecque) vers le VIIème siècle. Ce système est popularisé (et non pas inventé) par les Arabes Occidentaux vers le IXème siècle.
  • Le terme d’algorithme tire son origine du nom du mathématicien et géographe Persan Al Khwarizmi (env. 820) dont le traité d’arithmétique servit à transmettre à l’Occident les règles de calcul sur la représentation décimale des nombres, découvertes par les mathématiciens de l’Inde.

Divers algorithmes étaient de fait connus dès l’Antiquité parmi lesquels, notamment :

  • les règles de calcul de longueur d’arcs et de surfaces des civilisations égyptienne et grecque ;
  • plusieurs méthodes de résolution d’équations en nombres entiers, à la suite des travaux de Diophante d’Alexandrie au IVème siècle ;
  • l’algorithme d’Euclide (env. 300 av. J.-C.) qui permet le calcul du plus grand commun diviseur de deux nombres ;
  • le schéma de calcul du nombre π dû à Archimède.

 

En matière de géographie, les travaux de Ptolémée furent sur le devant de la scène car il s’agit de mettre en parallèle la représentation terrestre présentée par Ptolémée avec (et, si possible, accordée à) celle que donnait le Qur’an, livre de la Révélation. Un tournant majeur se situe au début du Xème siècle, lorsqu’un Iranien, al-Balhi, décide de composer un atlas des pays d’Islam et d’eux seuls : avec lui et ses successeurs, l’espace de la géographie sera donc strictement musulman, bravo.

 

La médecine de Galien (200 après JC) est aussi complète à la chute de Rome qu’on la retrouvera à la Renaissance, chirurgie, hygiène, analyse diagnostique, pharmacopée, soins… tout y passe sauf que privé de la possibilité de disséquer des cadavres humains (sacrés curés), il se rabat sur les animaux – ses approximations ne seront levées qu’en 1550 par Vésale (sous la protection de la République de Venise, de fait hors juridiction Papale).

Rhazes (Perse), Averroes (Cordoue), Avicenne (Perse), Hunya (Chrétien), Ishaq ben Sulayman (Juif), autant de grands noms de la médecine, tout juste passeurs en fait des écrits d’Hippocrate de Galien…

 

Que lit-on fréquemment ? Les sciences, mathématiques, géographie,  médecine doivent des apports significatifs au monde Arabo-Musulman, autant pour les Grecs, la Perse, l’Inde, les Chrétiens et les Juifs, autant pour la vérité historique…

 

Rien de vraiment exceptionnel en fin de compte, les rapports passés de l’Islam et de la science, se résument en fin de compte à :

  • un gigantesque effort de traduction en Arabe (la langue du Coran) des productions Grecques,
  • un rôle de passeur temporel et géographique des marchands Arabes et Perses (ces derniers étant progressivement mis au ban),
  • quelques applications pratiques (très peu de théorique notable) sans commune mesure avec les revendications de religion éclairée.

 

 

Quid de nos jours ?

 

Deux éclairages complémentaires et attristants :

 

  1. Rapport de la Banque Islamique de Développement (repris par l’Unesco)

 

« Les 57 pays à population majoritairement musulmane ont sensiblement 23 % de la population mondiale, mais moins d’1 % des scientifiques et font à peine 0,1 % des découvertes originales mondiales liées à la recherche chaque année. Ces pays ont un pourcentage négligeable des dépôts de brevets aux Etats-Unis, en Europe et au Japon. Il est encore plus préoccupant que la main d’œuvre consacrée à la recherche et développement dans ces pays constitue seulement 1,2 % de l’ensemble de la main d’œuvre allouée aux sciences et technologies”.

(Les ratios sont similaires pour les pays Arabo-Musulmans stricto sensu, ce en dépit de niveau de pétro-dollars élevés à l’inverse du Pakistan ou de l’Indonésie).

2. Transcription de propos tenus par Mr Dalil Boubakeur, Recteur de la Grande Mosquée de Paris, Président du Conseil Français du Culte Musulman & Médecin, répondant à la question : « Comment l’Islam voit-il l’embryon ? »

 

« Nous avons dans le Coran une description assez complète de l’embryogenèse et d’un certain nombre de phases qui sont décrites de manière classique. Nous avons des termes consacrés aux différentes phases du développement embryonnaire qui commence dès le stade de la fixation de l’œuf, du blastocyste, à la nidation durant la deuxième semaine du développement et que se développe une circulation utéro-placentaire. Phase liquide de « Nutvah » en Arabe qui correspond à la fécondation ovulaire, c’est-à-dire à l’union des gamètes mâles et femelles, c’est la fusion des deux noyaux ou le zygote. La deuxième phase est la « Hallara », traduit par adhérence, caillot, sangsue, cette fonction se développe pendant la deuxième semaine et se traduit par jonction. La troisième phase et je terminerai là la description Coranique de l’embryon, on parle de  « Mudrah », la substance mâchée qui correspond à un embryon de quatre semaines avec ses trente « Sumit » qui développeront les structures ostéo-musculaires, les segments et les régions du squelette. »

Il faut bien reconnaitre que le Coran représente une source inépuisable d’enseignements….. Avis aux amateurs.

Et en matière de théorie de l’évolution ?

 

La science est par nature faillible et ne réclame en aucun cas la vérité absolue. Or, le doute, même s’il est mentionné dans certaines pages du Coran, ne doit aboutir qu’au monothéisme définitif donc la soumission à Allah par l’acceptation des propos attribués à Mohamed son prophète. La théorie de l’évolution est exclue par l’Islam car en conflit avec le caractère sacré de la révélation, nommément la création de la descendance d’Adam par Allah. De sorte, on ne peut rien attendre de l’analyse scientifique sur ces sujets. CQFD.

 

L’Arabie Saoudite, entre autres, n’enseigne que la vision créationniste dans ses universités….

 

Pour les autres, c’est au mieux l’habituel argumentaire de mauvaise foi : «la création d’Adam par Allah est écrite dans le Coran mais il faut la prendre au sens figuré » par contre lorsqu’il s’agit de lapider une pauvre femme qui a fauté, d’exécuter des apostats, d’interdire l’athéisme le sens figuré est bien vite oublié… ma main gauche ignore ce que fait ma main droite…

 

 

Et c’est pour cela que, en dépit des ingénieurs d’Airbus, en dépit des motoristes de Rolls Royce ou Snecma, en dépit des systèmes électroniques sophistiqués, en dépit de siècles d’évolution scientifique et technologique à Londres, Paris, New York, Berlin, sur l’écran de l’avion apparaît au décollage : « rendons grâce à Allah qui fait que cet avion vole ».

 

 

 


 

Pastafarisme

21 Pasta

 

Une brève introduction

 

Révélée en 2005, cette religion récente (mais qu’est-ce que mille ans à l’échelle de l’humanité ?) propose l’existence d’un dieu créateur surnaturel, le Monstre en spaghettis volant (dont l’apparence est celle d’un plat de spaghettis et de boulettes de viande) invisible et indétectable qui a créé l’univers après avoir beaucoup bu. L’ivresse du Monstre est la raison pour laquelle la Terre n’est pas parfaite.

Le paradis abrite des usines high-tech, des volcans de bière et une usine de stripteaseurs/euses selon les goûts de chacun. L’enfer pastafarien est similaire sauf que la bière est éventée et que les stripteaseurs/euses ont des infections sexuellement transmissibles.

Les pirates furent les premiers pastafariens, des êtres absolument divins ; l’image des pirates présentés comme des voleurs et des hors la loi résulte de la désinformation répandue par les théologiens Chrétiens alors qu’en réalité, les pirates sont des explorateurs pacifiques répandant la bonne Parole (et qui distribuaient des friandises aux petits enfants).

 

Pastafarisme et science

 

En ce qui concerne la théorie de l’évolution, toutes les preuves en suggérant la validité ont été créées par le Monstre pour induire en erreur et tester la foi des pastafariens. Lorsque des mesures scientifiques sont effectuées comme la datation par le carbone 14 ou le séquençage ADN, le Monstre en spaghettis volant en change les résultats avec son appendice nouillesque.

 

Tout comme les deux grandes religions monothéistes observées précédemment, la Pastafarisme postule que corrélation implique causalité : comme illustré ci-après, le réchauffement planétaire est une conséquence directe du nombre décroissant de Pirates depuis les années 1800.

22 PiratesVsTemp

On notera au passage que la Somalie a les plus basses émissions de gaz à effet de serre de tous les pays….. puisque le golfe d’Aden a le nombre le plus élevé de pirates. Ramen.

 

Synthèse des trois religions étudiées au regard de l’approche scientifique et de la théorie de l’évolution:

  • Pour chacune, le grand nombre de catastrophes, de famines et de guerres est provoqué par le manque de respect et de prières envers leur divinité (grande peste, tsunami qui épargne les mosquées etc…)…
  • Etant passées de plusieurs à un seul, ce qui est un début (quoique le côté consubstantiel permette à certains d’en caser plusieurs en un..), l’étape suivante est le zéro, mais ça coince, pas tant d’un point de vue théologique mais bien plus en matière de contrôle social et financier. Le zéro absolu fait peur, le véritable ennemi n’est donc pas le monothéiste concurrent mais l’athée…
  • Les théories mathématiques permettent à des individus bêtes comme leurs pieds de communiquer en utilisant des téléphones portables – les voies du Seigneur – c’est normal ; la biologie permet de soigner leurs déficiences, c’est normal ; et ce sont les mêmes individus qui se permettent, au nom de leur Dieu, de leurs principes, de décréter ce qui est bon ou pas pour moi, la manière dont je dois m’habiller, ce que je dois manger, et avec qui je peux me marier, c’est normal…..
  • La démarche scientifique est délibérément exclue du champ de la religion et ne doit pas s’y appliquer, challenger la non-utilisation de l’électricité le jour du Shabbat est un manque de respect…
  • Les religieux créationnistes (oh combien nombreux) sont pour la plupart ignares en matière scientifique, confondent faits et théorie, un exemple sera bien plus parlant :

Faits

Le larynx et le pharynx sont disposés chez l’homme de manière inverse au « bon sens » nous conduisant à nous étouffer par inadvertance

L’homme et le chimpanzé ont 99% d’ADN commun

Théorie

Larynx/Pharynx

Option 1 : évolution à partir des poissons (cf Cuvier dès 1838)

Option 2 : Dieu s’est planté ou bien avait une idée derrière la tête

2. 99% ADN

Option 1 : existence attendue d’un co-ancêtre commun hominidé / chimpanzé / bonobo

Option 2 : Dieu a réutilisé de l’argile souillée par du sang de chimpanzé pour façonner Adam (et donc le sang est impur etc, etc….)

 

En dépit de cela, nos excités de la calebasse s’arrogent le droit de discutailler la validité des théories au motif que la leur a été « révélée », qu’il s’agit d’un « mystère », que c’est « écrit »….

 

Que la Sainte Nouille soit avec vous et avec votre esprit, Ramen.

 

Avec nos meilleures pensées, Santé et Sobriété,

Stéphanie / Christophe

Koh Lippe – Thaïlande

6 Février 2016

www.yodyssey.com

“OSCAR m’a sauver”

 

Yo ! au mouillage de Puerto Villamil

Yo ! au mouillage de Puerto Villamil

 

11 mai – 6h30 heure locale  (UTC – 7) Yo! est sur ancre à Puerto Villamil au Sud de l’île d’Isabela dans l’archipel des Galápagos : 00° S 58.0 – 90° W 57.7. Les îlets Tintoreras protègent le petit mouillage de la grande houle du Sud que l’on voit briser. Généralement ce sont les dauphins qui nous accueillent lors des atterrissages, cette fois, ce sont les requins. Au mouillage une petite dizaine de bateaux, les otaries sont reines, les fous de Bassan ont les pieds bleus et les pingouins sont très affairés.

 

Dur dur d'être une otarie

Dur dur d’être une otarie!

 

Nous sommes épuisés mais ravis, la première navigation Pacifique fut un régal et, en toute modestie, nous qui sommes les champions du monde de la modestie, nous sommes un peu fiers de nos choix stratégiques qui nous ont permis d’effectuer la traversée Panama/Galápagos (1 000 MN) en 9 jours avec 20 heures de moteur seulement pour ce qui est donné comme une des pires étapes tour-du-mondiste  en raison de l’absence de vent résultant de la présence de la ZCIT (Zone de Convergence Inter Tropicale) autre dénomination, pseudo-scientifique, de l’abominable et malfaisant POT AU NOIR

Route depuis l'Archipel des Perlas (Sud Panama)

Route depuis l’Archipel des Perlas (Sud Panama)

 

Le décor climatologique : autour de l’équateur, une zone de basse pression caractérisée par une absence de vent notoire et une zone de convergence orageuse plus ou moins sévère.

Les recommandations du pape de la navigation hauturière Jimmy Cornell : quitter le golfe de Panama en profitant des alizés Nord-Est échappés de l’Atlantique, descendre à l’Est de l’île de Malpélo au large de la Colombie jusqu’au 3°Nord (le plus vraisemblablement au moteur), puis récupérer les alizés de Sud-Est, empocher Humboldt réputé pour ses résurgences d’eau froide le long de la côte Chili/Pérou (paradoxalement ce courant engendre une condensation incroyable au large des côtes chilienne et péruvienne qui forme un véritable écran aux influences océaniques venues du Pacifique et crée, au bord même de la mer, un des déserts les plus absolus du monde – l’Atacama en fait partie) et se laisser porter.

A partir des informations récupérées aux Perlas (une escale peu recommandable les Perlas…) fin Avril nous commençons à supposer que les conditions attendues ne seront pas forcément au rendez-vous. Tout d’abord, une forte présomption de phénomène El Nino pour la deuxième partie de l’année 2014 qui viendra perturber tous les schémas météorologiques classiques, puis la récupération de la carte des courants du logiciel OSCAR (Ocean Surface Current Analysis Real Time) de la NOAA nous laisse penser que le courant d’Humboldt n’est pas là et que pire, l’équateur est ceint d’une large bande de courant portant à l’Est. La ZCIT est déjà très largement remontée au Nord –il ne sera donc pas nécessaire de la traverser- mais n’exempte pas de forts phénomènes de convergence orageuse et d’absence de vent – le Thalweg de Mousson comme disent les Gilots Empetrés. Enfin les fichiers vent (Gribs) témoignent plus au Sud d’une absence d’alizés de Sud- Est flagrante.

 

Carte des courants extraite d’OSCAR

Carte des courants extraite d’OSCAR

Ca s’annonce donc galère.

 

La navigation débute par une alternance de vents variables et de pétoles dans le golfe de Panama, une chaleur à crever, d’immenses formations orageuses et bien évidemment la nuit, déboulent les graupels qui s’en donnent à cœur joie. Rien que le nom, tout un programme : en fait il s’agit de particules de glace qui possèdent des vitesses de chute de l’ordre d’un mètre par seconde dans le nuage, en collision avec les cristaux qui sont eux (du fait de leur structure fractale) en quasi suspension, ce qui génère les charges électriques propres aux éclairs. Et donc, oui, il y a des graupels absolument partout, d’énormes masses nuageuses et noires qui s’éclairent subitement sur des hauteurs et distances incroyables… pas glop.

La plupart des décharges sont internes aux nuages mais parfois viennent nuage/sol ou mer (foudre) et on aime pas du tout même si “Yo!” fait un peu cage de Faraday. Du coup, black-out, nous débranchons toute l’électronique, à l’ancienne.

Puis ça continue. Au matin, ciel complètement bouché, houle d’Ouest, et bien sûr la dernière couche, la pluie, des trombes qui tuent le vent, ne restent que la houle, l’eau mouillée qui dégouline… Seul point positif, le seau à l’extrémité de la bôme produit ses 20 litres d’eau douce… à la Moitessier.

Milieu de journée, c’est la panne sèche. SOG (Speed Over Ground = Vitesse fond) égale à 0. Moteur  arrêté, on ne dérive même pas. On regarde fonctionner la machine à nuages avant qu’ils ne se vident derrière de grands rideaux noirs.

J + 3 : enfin Malpelo : des falaises plantées dans la mer sur plus de mille mètres de fond. Un couple d’orques nous rend visite. Ces espèces de gros machins noirs et blancs qui chassent les baleines… Curieux, ils foncent sur nous. Peut-être pensent-ils que la carène blanche de « Yo! » est comestible. En tout cas, de sacrés morceaux. Bien contents d’être protégés par le portique sur l’arrière dès fois que ça saute pour nous crouter !

J+4 : l’aboutissement de longues heures d’analyse et de discussions, genre les Opiaces contre les Coriaces (nous avons des lettres…), il est vraiment temps de challenger les classiques et nous tranchons au petit matin: route directe sur les Galápagos.

 

Pour remettre dans le contexte:

Option Cornélienne (de Cornell, le pape pas le classique des Horaces et Curiaces) : descendre très au Sud (quasi sur l’équateur) avant de mettre cap à l’Ouest. Les raisons invoquées sont : traversée perpendiculaire de la ZCIT (pot au noir) donc au plus court (mais au moteur), courant portant sur la route Sud et au point d’inflexion vers l’Ouest, récupération du monstrueux courant de Humboldt qui porte Nord-Ouest puis Ouest et qu’il ne faut pas prendre trop tôt autrement on rate les Galapagos (c’est arrivé, si, si).

Option El Nino (hypothèse de la mise en place d’un évènement El Nino) : résultant d’un ensemble d’éléments majeurs à l’échelle synoptique, le phénomène El Nino conduit à une inversion de flux significative. Au lieu d’être poussées Est vers Ouest par Humboldt et les Alizés, les eaux chaudes du Pacifique Ouest (Australie/Nouvelle Calédonie) reviennent massivement sur l’Est, détournant Humboldt, affaiblissant les Alizés, modifiant la position de la ZCIT et engendrant une tétra-chiée de phénomènes induits en cascade (moins de cyclones dans l’Atlantique mais plus dans le Pacifique, sécheresse accrue sur l’Océanie/Asie/Afrique, inondations en Amérique du Sud, régimes de mousson perturbés, vagues de chaleur etc…)

S’il y a émergence d’un phénomène El Nino on devrait voir des courants portant à l’Est (sans relation, notons au passage que le Captain porte à gauche). Certains sites (OSCAR de la NOAA par exemple) semblent l’indiquer mais les mesures par altimétrie en sont à leurs balbutiements.

 

Très schématique structure Ouest-Est d'un phénomène El Nino

Très schématique structure Ouest-Est d’un phénomène El Nino

 

Et bien, à nouveau, approche Bayésienne, Révérend nous voilà : on a relevé et comparé consciencieusement  pendant 24 heures les vitesses et routes fond via GPS et bato, fait de savants calculs de trigonométrie afin de modéliser les courants qui nous affectent. Ces mesures permettent de déterminer la présence d’un courant plus ou moins constant d’environ 1,5 noeuds portant à l’Est peu compatible avec les prémisses Cornéliens. Par contre, cela augmente la vraisemblance de l’option El Nino (comme un remake d’« Oscar m’a sauver »).

Conclusion : Si l’on suit cette logique et que l’on admet la fiabilité des prévisions de champs de vent sur la semaine à venir, le débat Cornélien/Bayésien est tranché : option deux. Il en résulte le choix d’une route directe vers les Galápagos afin de minimiser l’impact du courant, car il ne s’agit pas de descendre sur l’équateur pour ensuite se taper 600nm avec le courant dans le nez.

 

Et donc à partir de J+4, nous implémentons ce choix stratégique avec persévérance et opiniâtreté, car cela conduit à une route au près serré : ça gite fort, ça cogne fort, ça bouge beaucoup. Les miles utiles journaliers sont d’abord d’un rapport de 75%, avant d’atteindre 98%. Ça commence à ressembler à la route vers les Galapaglop. Surtout quand le vent forcit : S/SSE Force 5 établi, rafales à 6 et mer formée. On cherche toujours le courant de Humboldt, mais le courant s’établi peu à peu au Sud puis à l’Est, ce qui nous permet de faire une route rapide à quelques degrés d’écart de la route vers Santa Cruz.

 

A J+9, le 10 mai à 3h27, nous franchissons l’équateur par 89° Ouest. Nous ne sommes plus qu’à 92 NM de Isabela. A cette occasion, le Capitaine et l’équipage au complet sont réunis sur le pont pour les offrandes à Neptune (un verre de champagne bien tassé par personne – merci Vincent !) puis savourer le moment sans trop de charivari.

Il a été reporté dans la littérature qu’il était acceptable que les offrandes aient été filtrées par les reins mais nous en doutons et, sans être pour autant superstitieux, avons effectué une cérémonie du plus grand classicisme.

Pour ceux qui aiment les chiffres ronds, nous sommes partis de 45° Nord, 0° Ouest (Greenwich) et franchissons la ligne par 0° Nord, 90° Ouest, il y a du Pythagore qui traine dans ces angles !

Pour ceux qui aiment les chiffres ronds, nous sommes partis de 45° Nord, 0° Ouest (Greenwich) et franchissons la ligne par 0° Nord, 90° Ouest, il y a du Pythagore qui traine dans ces angles !

Le lendemain, reste plus qu’à assurer un atterrissage sans carte. Mais c’est une autre histoire…

 

Tortuga Island – Atterrissage Isabela – Lever du soleil

Tortuga Island – Atterrissage Isabela – Lever du soleil

 

 

 

Apres avoir obtenu le très couteux et recherché « Permiso »valable 20 jours grâce à l’intercession de JC Sotto (Julius Caesar !) et moyennant l’évaporation de plusieurs centaines de dollars, nous installons la « Yo! chaire  d’éthonologie nautique » au cœur de l’archipel des Galápagos, la Mecque du Darwinisme, Salam Aleikoum…

 

8 iguana crossing

Darwin n’a passé que 5 semaines aux Galápagos, a sans aucun doute mangé de la tortue (au moins une trentaine ont été reporté cuisinées à bord de son navire le Beagle) et son bouquin phare “L’origine des Espèces” (l’OS pour les initiés) ne fait que très peu référence à l’archipel (p 410-412 principalement). Nous reviendrons sur le sujet!

Darwin s’est interrogé sur la problématique suivante : comment la vie une fois lancée s’est-elle développée avec une diversité et une complexité stupéfiante en donnant l’illusion d’un dessein intelligent ?

 

Tellement mignons..

Tellement mignons..

 

Au milieu du 19ème siècle, les savants sont à fond dans les découvertes globales, la mise en place d’éléments théoriques. Les idées tournent, s’enrichissent, chacun grimpant à tour de rôle sur les épaules de géant de ses collègues/prédécesseurs (quelques décennies plus tard, Albert s’appuiera sur les équations d’électro-magnétisme de Lorentz pour développer son tout relatif, il n’aurait rien pu faire tout seul).

Darwin quant à lui s’appuie sur Lamarck, le boss de la « philosophie zoologique » et Malthus « logique du principe de population », lit beaucoup et beaucoup, effectue des expériences, interagit tant et plus, embarque à bord du Beagle pour un périple de cinq ans autour du monde dont il revient en 1836, hérite, se pose et commence à réfléchir/rédiger. 22 ans plus tard, Wallace qui vit en Indonésie lui fait part par courrier de ses découvertes en matière de théorie de l’évolution, Darwin réalise que la paternité du machin risque de lui être soufflée et rédige rapidement un résumé (400 pages tout de même) de ses travaux, le célèbre « Origin of Species ».

10 otarie 8

Il y fait montre d’une clarté d’analyse, de synthèse et d’ingéniosité rare pour l’époque.

Partant des expériences de domestication d’espèces (plantes/animaux) par l’homme lequel agit comme principe de sélection « artificielle », Darwin s’appuie sur les travaux de Malthus pour introduire la notion de compétition inter et intra espèces dans des environnements à ressources finies, et ainsi poser le principe de sélection « naturelle », sélection des traits avantageux dans la lutte pour la survie et donc augmentant la possibilité de reproduction , « la survie du plus apte ».

11 Arbre

Il pose ainsi les principes de SA théorie à lui (il semblait avoir un égo légèrement renforcé) qu’il nomme « descendance avec sélection naturelle », dans laquelle il introduit notamment les notions répandues de nos jours de co-ancêtre (pro géniteur), d’évolution sous pression physique et/ou géographique et/ou climatologique, de spéciation résultant de barrières, de préférence sexuelle, d’héritage de caractères joints (situés sur des locus proches), de mécanismes d’extinction d’espèces inadaptées  etc….

L’OS représente une moisson incroyable d’apports conceptuels à la biologie et à la compréhension par l’homme du monde dans lequel nous vivons.

 

Dans son bouquin, Darwin intuite deux apports ultérieurs majeurs mais bien évidemment, ne peut rien démontrer :

  • les mécanismes de transmission du patrimoine génétique dont Mendel définira les bases dès 1869 mais qui sera vraiment reconnu circa 1900
  • la théorie de la dérive des continents proposée par Wegener en 1912 mais finalement acceptée dans les années 1960…

Darwin s’est appliqué, avec les moyens du bord et une grande rigueur de raisonnement à déjouer par avance et avec grand succès les objections des « créationnistes » mais ceux-ci, bientôt 200 ans plus tard et en dépit des preuves accumulées, ne désarment pas et continuent à nous c*** les c***.

Pingouin....

Pingouin….

 

Un peu prudent le bougre, il a délibérément exclu l’humain de l’Origine des Espèces, gardant la patate chaude pour 1871 avec  « La descendance de l’homme » où il se décide à aborder l’ascendance animale de noszigues. On imagine le tollé.

 

D’aucun se souviendront du Marquis de Laplace (co-découvreur avec le Révérend Tom des probabilités Bayésiennes) lequel avait expliqué à Napoléon Bonaparte n’avoir pas eu « besoin de Dieu » pour justifier ses importantes avancées en mécanique céleste ; de même, Darwin en ce qui concerne le vivant propose une théorie générale qui ne nécessite en rien l’intervention d’un principe supérieur. La pilule est amère pour les déistes.

13 Pink Flamingos

 

So far, so good. Les fondations ayant été posées par le grand Charles, l’édifice a bien évolué depuis en une « théorie synthétique de l’évolution » qui intègre notamment la génétique et est communément acceptée par les scientifiques.

On notera au passage, que selon cette théorie, il n’y a pas d’entité créatrice qui donne subitement vie à une espèce complètement et définitivement formée ce qui nous détourne d’un Intelligent Design sans pour autant renoncer aux mythes.

En dépit de nos formations/déformations scolaires, il est essentiel d’intégrer que l’évolution n’a aucune finalité particulière; il s’agit juste d’un ensemble de mécanismes régulant la transmission du patrimoine génétique nécessaire à la réplication du vivant.

Les processus évolutionnistes se déroulent sur des centaines de millions d’années, des centaines de milliers de générations et plus la fréquence de réplication sera rapide (e.g. bactéries, bêtes aux grandes zoreilles), plus l’évolution sera opérante.

Cette échelle peu compatible avec l’échelle de la perception humaine, illustre le caractère graduel et cumulatif mais inconstant du phénomène dont le moindre des paradoxes apparents est le concept de co-ancêtre : les ancêtres de tout le monde sont communs à tous è il n’est pas exact de dire que l’homme descende du singe, mais plutôt qu’il y a environ 6 millions d’années les grands singes et les hominidés avaient un ancêtre commun ; nous avons tous évolués sur des chemins distincts à partir de lui (l’unique !!) mais il a bien existé et forcément s’est éteint car non adapté dans la course à la survie où ses descendants (grands singes et hominidés) se sont révélés plus aptes… (nous verserons une larme au passage sur notre proche cousin de Cro-Magnon impitoyablement exterminé par Homo Sapiens…RIP).

Cette formidable remontée dans l’espace-temps vers un co-ancêtre unique (la première bactérie) est schématisée dans l’échelle de Richard Dawkins ci-après, lequel Dawkins pousse le raisonnement aux limites  « les organismes sont des artifices inventés par les gènes pour les [les gènes] reproduire » ; en bref si l’objectif est la survie des gènes, l’homme (tout comme tout autre être vivant) n’est qu’un véhicule. Soyons humbles.

R Dawkins – Nos ancêtres… (click pour ouvrir)

 

 Les trois questions

Tribus de chasseurs-cueilleurs, l’espèce humaine a brutalement décollé il y a 10 000 ans  avec la domestication d’espèces végétales (blé, riz) et animales (caprins, loups etc) qui ont entrainé une sédentarisation massive dont a résulté l’invention de l’écriture, la goutte d’eau qui mit le feu aux poudres ;  la machine infernale du progrès était lancée.

Vu sous un autre angle, domestication, sédentarisation, accumulation de savoir, règles de vie en société (code Hammurabi), élaboration d’éthiques (religions, philosophies) sont autant d’illustrations du formidable effort de l’espèce humaine afin de s’affranchir de la sélection naturelle.

Ceci s’est accéléré avec les grandes découvertes, la révolution industrielle, l’urbanisation puis la mise au point de médicaments et autres modificateurs de comportement qui permettent artificiellement de trafiquer l’espérance de vie tout comme les mécanismes de reproduction.

14 human evolution

Les conséquences en sont :

  • une densité humaine qui rend la préservation du patrimoine génétique humain inutile (en quoi mon patrimoine génétique se distingue-t-il et améliore-t-il la survie de l’espèce lorsque nous sommes huit milliards ?)
  •  un lissage des critères de survie par globalisation et uniformisation des conditions de survie (la réduction de la mortalité infantile provient-elle de l’amélioration des bébés à la naissance ?)
  • le maintien de catégories de populations notoirement inadaptées alors que le pillage des ressources de la planète s’accroit (par charité, nous ne citerons pas d’exemple).

 Question 1 : pensez-vous que l’espèce humaine se soit affranchie de la « sélection naturelle » ?

 

Parallèlement, on constate une inadéquation des échelles temps. La fréquence d’adaptation culturelle au sein d’une même génération est largement supérieure au temps d’adaptation génétique.

Question 2 : pourrait-on alors parler d’un nouveau Darwinisme propre à l’espèce humaine, qui traduirait une formalisation de la transmission de l’information par des moyens non génétiques ?

 

Enfin, revenant à notre bon Charles et à la théorie de l’évolution, on sait que toute espèce, en dépit du fait qu’elle ait bénéficié de mutations favorables sur de longues périodes, garde une probabilité quasi constante de s’éteindre principalement du fait de modification majeures de l’environnement, (climat, ressources, autres espèces…). Peu importe la puissance d’aujourd’hui, il faut quand même survivre demain… dans « Alice de l’autre côté du miroir »  La Reine Rouge : « It takes all the running you can do, to keep in the same place »

Question 3: l’espèce humaine, à travers le progrès scientifique initié par la civilisation dominante,  a-t-elle pris  l’autocontrôle de son évolution ?

 

Un peu de légèreté que diable,  revenons aux Galápagos et à ce magnifique contre-sens biologico-touristique, la Tortue Terrestre – cela nous changera du Pélican, le lecteur attentif notera que Gotlib a immortalisé les deux.

Tortue des Galápagos. Totalement inadaptée au monde actuel, elle ne survit que dans les centres d’élevage.

Tortue des Galápagos. Totalement inadaptée au monde actuel, elle ne survit que dans les centres d’élevage.

 

Les tortues des Galápagos sont originaires du continent Américain, tout comme les oiseaux et les plantes (il n’y a jamais de mammifères sur les îles océaniques trop éloignées des côtes, événtuellement des chauve-souris pour les plus proches). C’est en fait une population arriérée, n’ayant subie aucune transformation depuis des millénaires en l’absence de prédateurs et de pression environnementale, bref une survivance du passé (comme pourraient l’être nos cousins Cro-Magnons auraient-ils été isolés sur une île que l’on découvrirait aujourd’hui). Cette population a drastiquement baissé depuis la date de la découverte de l’archipel, la colonisation par l’homme et l’introduction de mammifères prédateurs. Elle fait donc aujourd’hui l’objet d’un programme spécifique destiné à sauver les spécimens existants.

En raison des afflux de touristes et malgré un contrôle très strict de la communauté scientifique internationale et du gouvernement Equatorien, la population des îles est multipliée par 2. Ces touristes, en grande majorité américains et fortunés, pour lesquels la rareté et l’exclusivité sont organisés par la pratique de tarifs aberrants (6000$ la semaine), viennent s’esbaudir devant « l’incroyable » biodiversité. Ils sont convaincus d’approcher des espèces originales, preuves vivantes de la théorie de l’évolution dont la placidité est une illustration de la béatitude d’avant la chute (le serpent, la pomme, tout ça…).

Au contraire, nous le percevons comme un message perverti : une espèce dominante en voie de disparition vient à la rencontre d’autres espèces inadaptées de par le blocage (par isolement) de leur évolution. L’autre côté du miroir….

 

 

 

Au XIXème  siècle, l’archipel des Galapagos était une base importante pour la chasse à la baleine. Sur chaque bateau des tortues étaient chargées comme réserve de viande fraîche, en précipitant l’effondrement de la population.

Au XIXème siècle, l’archipel des Galapagos était une base importante pour la chasse à la baleine. Sur chaque bateau des tortues étaient chargées comme réserve de viande fraîche, en précipitant l’effondrement de la population.

 

Pas fâchés d’abandonner les impasses évolutionnistes sur leur cailloux de lave, nous nous apprêtons à nous élancer pour la traversée de 3000 miles d’étendue bleue et salée, direction les Marquises, de 20 à 30 jours de mer, de quoi réfléchir…

 

Passager clandestin. L’amènera-t-on jusqu’aux Marquises ? Bien cuisiné, cela pourrait en rendre plus d’un heureux.

Passager clandestin. L’amènera-t-on jusqu’aux Marquises ?
Bien cuisiné, cela pourrait en rendre plus d’un heureux.

 

Avec nos meilleures pensées, Santé et Sobriété,

Stéphanie / Christophe

Puerto Villamil – Isabela – Galapagos – Ecuador

25 mai 2014

www.yodyssey.com

 

Pour en savoir un peu plus :

L’Origine des Espèces (OS) – Darwin – 1ère édition, c’est le top.

Il était une fois nos ancêtres – Richard Dawkins

 

Just for the fun :

Sketchs Bestiaire d’amour (Green porno) d’ Isabella  Rosselini joués à la salle Gaveau tout de même !

 

Pour rêver aux extensions en neurosciences de la théorie de Darwin (idéal à écouter en podcasts la nuit à la barre) :

L’émission sur France Inter de JC Ameisen : « Sur les épaules de Darwin ».